Pour le président Obama, Israël n’a pas à s’en remettre à d’autres pour attaquer l’Iran

Depuis quelques temps, les responsables israéliens se font moins pressants sur le dossier du nucléaire iranien. Certes, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a encore récemment déclaré que les sanctions économiques décrétées par la communauté internationale à l’égard de Téhéran n’étaient pas suffisantes.

Et puis le nouveau gouvernement qu’il vient de former suite aux dernières élections législatives semble plus être préoccupé par le sort des colonies que par les menaces posées par l’Iran. En outre, le chef d’état-major de Tsahal, le général Gantz, a refusé d’aborder le sujet lors d’une conférence donnée récemment, préférant évoquer les enjeux liés à la sitation en Syrie et au Liban.

Cela étant, il faut toujours se méfier de l’eau qui dort, dit-on? Visiblement, le ton change aussi du côté de Washington, qui privilégie jusqu’à présent la voie diplomatique et les sanctions pour tenter de régler le problème du nucléaire iranien.

Ainsi, le 14 mars dernier, le président Obama a affirmé que « cela prendra un peu plus d’un an ou à peu près avant que l’Iran ne développe une arme nucléaire, mais évidemment nous ne voulons pas attendre le dernier moment. » Et d’ajouter : « Si nous pouvons le régler diplomatiquement, ce sera une solution plus durable (…) Sinon, je continuerai à conserver toutes les options sur la table. »

Jusqu’à présent, les responsables américains se sont attachés à dissuader Israël de lancer une attaque préventive contre l’Iran, dans la mesure où cela risquerait de déstabiliser davantage une région qui n’en a pas déjà besoin, en affirmant que jamais les Etats-Unis ne pemettraient que Téhéran puisse se doter de l’arme nucléaire.

Sauf que les dernières déclarations de Barack Obama laissent penser qu’il vient de donner un feu vert implicite à Israël. « Je ne m’attends pas à ce que le Premier ministre (Netanyahu) prenne une décision sur la sécurité de son pays en s’en remettant à quelque autre pays que ce soit », a-t-il répondu à une question portant sur une éventuelle frappe contre l’Iran, lors d’une conférence de presse donnée à Tel Aviv, le 20 mars.

« Mais j’ignore si les Israéliens vont prendre une telle décision », a-t-il ajouté, en soulignant que la proximité géographique d’Israël avec l’Iran expliquait les différences de perceptions sur la menace iranienne.

Par ailleurs, le président Obama a annoncé l’ouverture de discussions concernant la prolongation de l’aide militaire américaine accordée à Israël « au-delà de 2017 », et cela, en dépit des difficultés budgétaires. Il s’agit avant tout de financer les systèmes antimissiles (Iron Dome, David’s Sling et Arrow 3), dans le cadre d’un nouvel accord-cadre de 10 ans qui succèdera à celui qui est en cours d’ici 4 ans.

« Le président (Obama) s’est engagé fermement à agir contre le programme nucléaire iranien mais aussi à resserrer la coopération militaire, diplomatique et dans le secteur du renseignement entre les deux pays », s’est réjoui Youval Steinitz, le ministre israélien, des Relations internationales, sur les ondes de la radio militaire.

A Téhéran, le ton est tout autre. « Les dirigeants du régime sioniste menacent parfois d’attaquer l’Iran (…) s’ils commettent cette erreur, l’Iran réduira en poussière Tel-Aviv et Haïfa », a menacé Ali Khamenei, le guide suprême iranien.

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