La Direction du Renseignement Militaire manque d’une centaine de spécialistes

Lors d’une audition devant les députés de la commission de la Défense nationale, le Directeur du Renseignement Militaire (DRM), le général Didier Bolelli, a mis l’accent sur les problèmes d’effectifs de ses services.

Avec un budget annuel de 155 millions d’euros (programme 178), la DRM a pour missions d’analyser et de diffuser les informations qu’elle obtient au sujet des forces armées étrangères et des groupes armés, que soit au niveau de leurs capacités, de leur doctirne ou bien encore de leur environnement culturel et social.

Chaque année, ce service produit ainsi 19.000 documents, dont près de 4.000 dossiers d’imagerie, grâce au travail de ses 1.620 personnels, dont 40% sont issus de l’armée de Terre, 30% de l’armée de l’Air et 20% de la Marine nationale. Ces effectifs sont complétés par une dizaine de gendarmes, des transfuges de la Direction générale de l’armement (DGA) et des civils.

Aussi, pour le général Bolelli, la DRM manque de cerveaux pour analyser les renseignement recueillis, et cela d’autant plus que les flux d’informations augmentent de manière expontentielle en raison de la multiplicité des capteurs. Par comparaison, son homologue britannique emploie 4.000 personnels…

« Nos besoins en personnel supplémentaire résultent de la rapide augmentation du nombre de dossiers que nous avons à traiter. Depuis ma prise de fonctions il y a trois ans, je n’ai connu que des situations de crise, faisant se succéder les cellules du même nom, fonctionnant 24 h sur 24 : Afghanistan, Côte d’Ivoire, Libye, République centrafricaine, la Somalie (…), et maintenant le Mali. Or nos ressources en personnels étant forcément limitées, je me vois souvent contraint de basculer des agents de la fonction d’anticipation stratégique vers la fonction d’appui aux opérations », a ainsi expliqué le patron de la DRM, lequel a estimé qu’il faudrait au moins une « centaine de postes » supplémentaires.

Quant aux profils recherchés, ils concernent avant tout les analystes « renseignement », les spécialistes de l’imagerie et les interprètes en chinois, en persan et plus généralement de personnels maîtrisant les « langues rares, difficiles et qui ne s’apprennent pas en six mois. » Et le général Bolelli de souligner que la DRM ne peut pas « non plus dépendre de ressortissants locaux dont la fiabilité est plus difficile à évaluer. »

Qui plus est, la DRM a commencé à investir le domaine de la « cyber-guerre ». Là encore, cela demande des personnels qualifiés notamment pour identifier « l’état des forces adversaires » dans le cyberespace. A ce sujet, le général Bolelli a confié que la menace de cyberattaques est « sérieuse » alors que les parades disponibles lui « paraissent très insuffisantes. » « Les attaques sont souvent lancées depuis des pays dépourvus de législation en la matière ou de repères individuels offshore », a-t-il avancé.

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