Taïwan aurait l’intention de pointer 50 nouveaux missiles vers des bases chinoises

Le quotidien China Times a révélé, le 18 mars, que Taïwan entend déployer 50 nouveaux missiles balistiques de moyenne portée de type Yun Feng (« pic nuageux ») à compter de 2014. Ces engins devraient être pointés vers des bases militaires situées dans le sud-est de la Chine.

Le Yun Feng est un missile développé par le Chungshan Institute of Science and Technology, avec la collaboration d’un pays européens non identifié. D’après les informations disponibles, cet engin aurait une portée de 1.200 km et des travaux sont en cours pour l’améliorer de 800 km supplémentaire.

Dans un récent publié récemment, l’ancien ministre taïwanais de la Défense, Michael Tsai, a précisé que les essais de ce missile avaient débuté en février 2008. Et d’après le China Times, le programme Yun Feng a été lancé par Taipeh afin de contrer la menace posées par les 1.600 missiles chinois pointés sur Taïwan.

Cela étant, le ministère taïwanais de la Défense a démenti – maladroitement – l’existence de ce plan. « Le développement d’armes pour les forces taïwanaises intéresse le renseignement chinois », a-t-il expliqué. « La divulgation d’informations par des journalistes ou des personnalités politiques sape la sécurité nationale », a-t-il ensuite fait valoir. Aussi, a-t-il poursuivi, « si les nouvelles données par les médias sont fausses, cela peut conduire à un mauvais jugement et causer des problèmes. »

Quoi qu’il en soit, la Chine n’est pas en reste étant donné qu’elle aurait commencé, selon le bureau de la sécurité nationale taïwanais (NSB), à déployer, en face de Taïwan, de nouveaux missiles balistiques DF-16 « mirvés » (c’est à dire à têtes multiples), d’une portée comprise entre 800 et 1.000 km et d’une très grande précision

Par ailleurs, le directeur du NSB, Tsai Teh-sheng, a estimé qu’il faudra encore « 3 à 4 ans avant que le Liaoning (ndlr, le porte-avions chinois) puisse former un groupement tactique opérationnel » et indiqué que Pékin envisage d’assembler « trois groupes de porte-avions d’ici 2020 » et de développer un bâtiment du même type à propulsion nucléaire. « La Chine continentale a en effet un tel plan », a-t-il affirmé, avant de souligner que cela dépendra avant tout de la maîtrise technologique nécessaire pour mener à bien un tel projet.

Indépendante de fait depuis 1949, Taïwan est cependant considéré par Pékin comme étant une île rebelle. Cela étant, même si la Chine n’a jamais exclu de faire usage de la force pour la ramener dans son giron, un conflit reste pour le moment peu probable en raison des liens économiques qui lient les deux pays. Qui plus est, leurs relations se sont améliorées depuis l’élection en 2008 de Ma Ying-jeou, le président taïwanais.

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