Budget de la Défense : Le scénario « apocalyptique » ne devrait pas avoir lieu

Deux trajectoires financières sont en course pour la prochaine Loi de Programmation Militaire (LPM). La première, appelée Y, permettrait aux forces armées françaises de disposer des ressources suffisantes pour maintenir l’essentiel de leurs capacités. En fonction des différents scénarios issus de ce modèle, le budget de la Défense serait compris entre 28 milliards et 31 milliars d’euros. Cela étant, la fourchette haute est improbable, compte tenu de l’impératif de redressement des comptes publics.

La seconde trajectoire, appelée Z, porterait un coup fatal aux industries d’armement ainsi qu’à la crédibilité des forces armées. Ce qui aurait pour conséquence le déclassement stratégique de la France. Ce modèle, qui aurait les faveurs de Bercy, aboutirait à accorder à la Défense un budget équivalent 1,1% du PIB d’ici 2025.

Mais entre la table rase et une participation raisonnable du ministère de la Défense – qui a pourtant déjà beaucoup donné – à l’effort de désendettement, il y a un monde. Industriels et parlementaires, notamment les sénateurs, sont vent debout contre un projet qui raménerait l’effort de défense à moins de 1,5% du PIB. Et il est loin d’être acquis qu’une LPM qui prenne en compte un tel scénario soit votée par la représentation nationale.

Aussi, selon La Tribune, la piste la plus probable est que, dans le cadre de la prochaine LPM, le budget des forces armées serait diminué de 4% pour être porté à 30 milliards d’euros, soit 1,5% du PIB contre 1,56% actuellement.

Par ailleurs, et c’est une proposition du Centre d’études et de prospective stratégique (CEPS) qui a été reprise, il serait envisagé que l’Etat cède les parts qu’il détient dans le capital des groupes de défense et qu’il s’en tienne à des « golden share », c’est à dire à des actions spécifiques qui lui permettraient, si nécessaire, d’opposer un veto à des décisions qu’il estimerait contraire à l’intérêt national.

Selon le sénateur UMP Jacques Gautier, ce serait ainsi 12 milliards d’euros qui pourraient venir abonder le budget de la Défense au titre des recettes exceptionnelles ou bien garantir à ce dernier un niveau de 30 milliards d’euros. Toujours d’après La Tribune, l’Agence des participations de l’Etat, qui redoute une « casse industrielle » dans le secteur de la défense, serait favorable à une telle mesure.

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