Décès du lieutenant Ewald Heinrich von Kleist, dernier protagoniste de l’attentat manqué contre Hitler

Le 20 juillet 1944, le lieutenant-colonel von Stauffenberg déposait des explosifs cachés dans une serviette à deux mètres d’Adolf Hitler, lors d’une réunion d’état-major organisée dans la « Tanière du loup », à Rastenburg, en Prusse-Orientale. A midi, la bombe explosa : quatre officiers furent tués mais le chef du régime nazi en ressortit indemne, grâce au pied en béton de la table où étaient disposées les cartes.

Cet attentat aurait dû marquer la fin du régime nazi, ses organisateurs, parmi lesquels l’on trouvait des officiers ainsi que des militants politiques conservateurs et sociaux-démocrates, ayant alors prévu de lancer un coup d’Etat en détournant le plan Walkyrie, destiné initialement à réprimer d’éventuels troubles internes en Allemagne.

Parmi eux figurait le lieutenant Ewald Heinrich von Kleist, dont le décès, à l’âge de 90 ans vient d’être annoncé par le quotidien allemand Die Welt et qui était ainsi le dernier protagoniste vivant de ce complot contre Hitler.

D’après une relation qui a été faite de ce projet d’attentat, cet officier, issu d’une ancienne lignée prussienne ayant donné de grands serviteurs de l’Etat au cours des siècles, avait été initialement désigné pour porter la serviette piégée auprès d’Hitler. Mais le lieutenant-colonel von Stauffenberg décida finalement de s’en charger lui-même.

Aussi, le rôle du jeune officier fut alors limité à l’arrestation des dirigeants nazis une fois la mort d’Hitler confirmée. Comme elle ne le fut pas, lui et les autres conjurés furent l’objet d’une répression féroce. le lieutenant-colonel von Stauffenberg, le colonel Albrecht Ritter Mertz von Quirheim, le lieutenant en chef Werner von Haeften et le général Friedric Olbricht furent arrêtés et exécutés.

Le lieutenant von Kleist fut d’abord emprisonné à Berlin, puis envoyé au camp de concentration de Ravensbrück, avant d’être renvoyé au combat, les charges retenues contre lui ayant été abandonnées, faute de preuves, en décembre 1944. Il fut par la suite fait prisonnier par l’armée américaine en Italie.

Son père, opposant au régime d’Hitler depuis 1933, fut condamné à mort, comme d’autres membres de cette résistance intérieure au nazisme, dont certains furent pendus avec des cordes de piano.

Plus tard, Ewald Heinrich von Kleist raconta qu’il avait déjà été approché par le lieutenant von Stauffenberg en janvier 1944 pour commettre un attentat suicide contre Hitler. Ayant soumis ce projet à son père, ce dernier l’encouragea à le faire. Mais finalement, cette tentative d’assassinat n’eut pas lieu.

Après la guerre, Ewald Heinrich von Kleist devint éditeur et créa, en 1962, la « Wehrkundetagung » qui deviendra plus tard la Conférence de Munich sur la politique de sécurité.

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