Mali : Selon M. Le Drian, il faut encore s’attendre à de « violents combats » dans l’Adrar des Ifoghas

Le coordinateur de l’Union européenne pour la lutte contre le terrorisme, Gilles de Kerchove, a affirmé, le 11 mars, que l’Europe devait rester sur ses gardes, en particulier contre la menace de jihadistes européens partis se battre en Syrie.

Quelques semaines plus tôt, il avait déclaré à l’hebdomadaire belge Le Vif / L’Express observer « pour le moment un flot d’Européens qui partent en Syrie pour rejoindre le Front Al-Nusra (ndlr, lié à al-Qaïda). » Et de qualifier ce phénomène de « préoccupant » étant donné que si « certains y perdent la vie », « d’autres en reviennent mieux entraînés et davantage endoctrinés. »

Quant au Mali, Gilles de Kerchove a estimé que l’opération militaire française Serval a des « effets positifs ». « Mais nous savons que les terroristes sont constamment à la recherche de nouveaux refuges où ils ont l’espace pour fonctionner, profitant de situations de conflit », a-t-il ajouté. Selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung, le responsable européen, s’adressant, la semaine passée, aux ministres de l’Intérieur de l’UE, aurait affirmé que la « neutralisation » du « grand nombre » de terroristes repliés dans le nord du pays demandaient encore des « efforts soutenus. »

C’est justement ce que les forces françaises de la brigade Serval, en particulier les groupements tactiques interarmes (GTIA) n°3 et TAP (Troupes aéroportées), associées aux troupes tchadiennes, sont en train de faire dans l’Adrar des Ifoghas, le sanctuaire d’al-Qaïda au Maghreb islamique. Après avoir pris le contrôle de la principale vallée de ce massif montagneux, les opérations de ratissage de la zone continuent.

D’après le dernier compte-rendu de l’Etat-major des armées (EMA) pour la période allant du 7 au 11 mars, une dizaine de jihadistes ont été « neutralisés » et de nouveaux stock d’armes et de munitions ont été saisis. Une trentaine de frappes aériennes ont été effectuées et des missions de reconnaissance sont en cours dans le nord-est de l’Adrar des Ifoghas, plus précisément vers la frontière algérienne, dans les environs de Boughessa et Tin Zaouatene. Au cours de ces opérations, un char AMX-10 RC a sauté sur une vieille mine, sans que cela ait eu de conséquences sur son équipage.

Dans un entretien accordé au quotidien Le Monde, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a estimé que le « nettoyage » de l’Adrar des Ifoghas devrait prendre encore 3 semaines, si tout se passe comme prévu, tout en prévenant qu’il « y aura sûrement d’autres combats violents. »

« La sécurité globale sur cet espace aura été retrouvée », a-t-il poursuivi. « Je ne vais pas vous dire qu’on va les traquer (ndlr, les terroristes) jusqu’au dernier » a ajouté le ministre, avant de rappeler que « l’objectif donné par le président de la République est bien la libération du territoire du Mali pour lui permettre de recouvrer sa souveraineté. » Et « nous n’y sommes pas encore », a fait valoir M. Le Drian.

« On a évidemment neutralisé des chefs et des sous-chefs. Même s’il faut encore la confirmer, la disparition d’Abou Zeid (le chef d’AQMI dont la katiba détient quatre otages français) est probable. Cela ne réglera pas tout. AQMI est un tout. C’est l’ensemble de la structure qu’il faut mettre à bas et non pas tel ou tel leader » a encore expliqué le ministre de la Défense.

Quant à la fin de la mission des forces françaises, elle ne pourra « coïncider » qu’avec une « solution politique » au Mali, ce qui passe par la tenue de nouvelles élections (ce qui est prévu en juillet prochain) et « l’organisation de la commission de dialogue et de réconcialition » entre les différents partis maliens.

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