L’incroyable histoire d’un soldat soviétique porté disparu en Afghanistan

Dans les années qui suivirent la fin de la Seconde Guerre Mondiale, plusieurs soldats japonais furent retrouvés isolés sur des îles du Pacifique. Ces derniers, appelés génériquement « stragglers« , ignoraient ou refusaient la capitulation de leur pays face aux Etats-Unis. Et ils continuaient, en solitaire, de mener le combat. L’un des plus connus reste Hiro Onoda, qui, retrouvé en 1974 à Lubang; attendait l’ordre de son supérieur hiérarchique pour déposer les armes.

Toutefois, tous ces « stragglers » n’avaient pas la volonté de continuer le combat coûte que coûte. Certains, en effet, ont fini par se faire une raison en abadonnant tout espoir que l’armée japonaise vienne les chercher. En janvier 1997, l’un d’eux fut ainsi retrouvé sur l’île de Mindoro, aux Philippines. Au cours des 54 années précédentes, il s’était lié avec une tribu locale et avait fondé une famille.

Ce parcours ressemble à celui du soldat Bakhretdine Khakimov. Originaire de Samarkand (Ouzbékistan), il avait participé aux opérations de l’armée Rouge en Afghanistan, lancée en 1979, alors qu’il venait d’avoir 20 ans. Gravement blessé un an plus tard, il était depuis porté disparu… Jusqu’à ce qu’il soit retrouvé par une association de vétérans russes, 33 ans plus tard.

Se faisant désormais appeler « Sheikh Abdullah », cet ancien soldat soviétique a été recueilli par les habitants d’un villages des environs d’Herat. Ayant adopté la tenue traditionnelle afghane, il est devenu guérisseur après avoir suivi les enseignements de celui qui l’avait soigné.

Victime d’un traumatisme crânien, Bakhretdine Khakimov a quasiment oublié la langue russe, faute de la pratiquer quotidiennement. Selon Rouslan Aouchev, président du Comité pour les combattants internationalistes auprès du Conseil des chefs d’Etat de la CEI, il garde encore les sequelles de ses blessures. De son ancienne vie, il se souvient de l’adresse où il habitait avant de partir en Afghanistan, ainsi que du nom de ses proches, qu’il souhaiterait revoir, « si possible. »

Au terme de l’engagement soviétique en Afghanistan, en 1989, l’armée Rouge a perdu 15.000 hommes sur les 550.000 engagés. Près de 264 soldats, dont la moitié d’origine russe, sont toujours portés disparus. Seulement 29 ont pu être retrouvés et, parmi eux, 7 ont fait le choix de rester dans ce qui est devenu leur nouveau pays.

Actuellement, et après plus de 11 ans d’intervention militaire en Afghanistan, l’armée américaine compte un militaire disparu. En fait, ce dernier, qui s’appelle Bowe Bergdhal, a été fait prisonnier par le réseau Haqqani en juillet 2009.

Les nouvelles le concernant sont rares et les insurgés l’instrumentalisent à des fins de propagante, en indiquant par exemple qu’il les aide à confectionner des bombes artisanales ou qu’il les conseille dans les combats. Cependant, d’après le témoignage d’un rebelle rapporté par la presse, il aurait tenté de s’échapper en 2011, avant d’être finalement repris quelques jours plus tard.

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