Nord-Mali : La vallée de l’Ametettaï sous contrôle

Deux semaines après le lancement de l’opération Panthère dans l’Adrar des Ifoghas, au Nord-Mali, les 2.000 soldats des forces françaises et tchadiennes ont fini par prendre le contrôle de la vallée de l’Ametettaï, qui, située entre Kidal et Tessalit, est l’une des plus importantes de ce massif montagneux qui s’étend sur 250.000 km2 et où les groupes jihadistes ont établi depuis fort longtemps leurs bases arrière.

Comme le souligne l’Etat-major des armées (EMA), la prise de ce secteur s’est faite à l’issue de « violents combats », au cours desquels deux militaires français ont perdu la vie, ainsi que 23 soldats tchadiens. L’on ignore encore avec exactitude les pertes du côté jihadiste. La manoeuvre des forces françaises et tchadiennes a consisté à resserrer peu à peu l’étau sur cette vallée, selon une progression allant sur les axes Nord, Est et Ouest.

Les groupes terroristes avaient eu le temps de préparer la défense de leur sanctuaire, notamment en répartissant dans ce secteur de nombreux stocks d’armes, de munitions et de vivres. D’où la difficulté de la tâche, qui s’ajoute au fanatisme de leurs combattants.

Quoi qu’il en soit, et depuis le 28 février, date du dernier compte-rendu de l’EMA, les forces françaises de la brigade Serval, appartenant plus précisément aux Groupements tactiques interarmes N°3 et TAP (troupes aéroportées), ont « neutralisé » une quarantaine de jihadistes. Il n’a pas été fait état de prisonniers.

Et, avec l’appui du groupement aéromobile (GAM) et des moyens aériens de l’armée de l’Air, ils ont détruit une dizaine de pick-up ainsi qu’un canon d’artillerie 122D30 et saisi de grandes quantités de matériels et de munitions (un camion lance-roquettes BM-21, 4 canons, des mortiers, des armes, des mines, des roquettes, etc). A priori, ces armes ne proviennent pas des stocks libyens mais de ceux de l’armée malienne. D’ailleurs, certaines provenant de la gendarmerie sénégalaise ont été retrouvées la semaine passée.

Cela étant, la situation dans ce secteur est encore instable. Selon le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, des combats y ont eu encore lieu au cours des dernières heures. « Ces opérations se sont soldées par la mort d’une quinzaine de jihadistes », a-t-il déclaré sur les ondes de RMC. « Cette nuit, il y a eu des opérations menées par nos forces contre une partie des groupes terroristes qui sont dans cette région, toujours la même région, la vallée de l’Ametettaï, qui est un ensemble où il y a vraiment une concentration », a-t-il précisé.

Aussi, la mission dans l’Adrar des Ifoghas est encore loin d’être terminée. « Il faudra aller chercher « les jihadistes à la fourchette à escargots », estimait récemment un officier français. « Ce n’est pas fini, parce qu’après la vallée de l’Ametettaï il y a d’autres vallées », a ajouté M. Le Drian. « Vue la violence des combats qui se déroulent là depuis 15 jours, on voit bien qu’il y a là un sanctuaire », a-t-il souligné.

Par ailleurs, l’EMA a confirmé l’implication des forces françaises dans les combats d’Imenas du 1er mars dernier, à une soixantaine de kilomètres de la ville de Gao, l’ancien bastion du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Une quarantaine de jihadistes ont été « neutralisés », de même que plusieurs véhicules.

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