La mort d’Abou Zeid confirmée par un jihadiste

« Une rumeur répétée à l’envi de fait pas une information », a affirmé Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, au sujet de la mort probable, au Nord-Mali, de deux chefs jihadistes « historiques » d’al-Qaïda au Magreb islamique (AQMI), à savoir Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar. Leur disparition avait été annoncée et confirmée par les autorités tchadiennes, la semaine passée.

Sur les ondes d’Europe1, ce 4 mars, l’amiral Guillaud, le chef d’état-major des armées (CEMA), s’est dit également dit prudent au sujet de la mort des deux responsables jihadistes, même s’il a qualifié celle d’Abou Zeid de « probable. » Cette précaution tient au fait que le corps du chef terroriste n’a pas été récupéré par les forces françaises. En revanche, pour ce qui concerne Belmokhtar, l’homme qui est à l’origine de l’attaque du site gazier d’In-Amenas, en Algérie, l’étude des forum Internet jihadiste laisserait à penser qu’il est toujours en vie.

Cela étant, plusieurs éléments font penser qu’Abou Zeid, dont la « katiba » – Tarik ibn Ziad – retient en otage 4 ressortissants français enlevé en septembre 2010 sur un site d’Areva au Niger, aurait bel et bien été tué, sans doute avec une quarantaine de ses hommes. Tout d’abord, son arme personnelle a été identifiée par les services algériens. Et puis un jihadiste lié à AQMI a confirmé sa mort auprès de l’agence mauritanienne Sahara Médias tout en démentant celle de Belmokhtar.

« Abou Zeid a été tué par un bombardement aérien français dans les montagnes des Ifoghas (nord-est du Mali) et non par les Tchadiens qui se trouvaient à plus de 80 kilomètres au moment du bombardement », a-t-il ainsi affirmé, sous couvert de l’anonymat. Quant à Belmokhtar, qui esr désormais à la tête du groupe « Les signataires par le sang », il se trouverait, toujours d’après ce jihadiste,  dans la région de Gao et qu’il aurait l’intention de « une déclaration dans un proche avenir pour démentir les allégations mensongères du président tchadien (ndlr, Idriss Déby Itno) renégat. » Cela étant, cette information est également à prendre avec des pincettes. Pourquoi révéler la position d’un chef terroriste traqué par des forces militaires?

La disparition d’Abou Zeid rend incertain l’avenir des 4 otages français que sa brigade – ou de ce qu’il en reste – détient. « Nous ne savons pas où (ils) se trouvent. Nous organisons nos opérations pour être sûrs de les préserver », a confié l’amiral Guillaud, qui a estimé possible qu’ils aient été « déplacés » et/ou « dispersés. »

Par ailleurs, le CEMA a souligné qu’il a été découvert une « organisation industrielle du terrorisme »au Nord-Mali. « Ceci montre que cela dépasse l’Adrar des Ifoghas, le Mali, même le Sahel, c’était expansionniste », a-t-il insisté. Ainsi, l’amiral Guillaud a expliqué les troupes françaises ont mis la main sur « plus d’une cinquantaine de caches dans des maisons, des hangars ou des grottes (…) plus d’une dizaine d’ateliers de fabrication y compris de bombes dans l’un des ateliers (…) vingt bombes artisanales en cours de fabrication simultanément ».

« Nous sommes en train de casser les reins d’Al Qaïda au Maghreb islamique et ça, c’était l’objectif tel qu’il nous avait été fixé par le président de la République », a encore ajouté l’amiral Guillaud.

Quant aux combats en cours dans l’Adrar des Ifoghas, où un « gros quart » des jihadistes se sont repliés après le lancement de l’opération Serval, le CEMA a affirmé que les troupes françaises ont « nettoyé l’une des vallées, une vallée principale . »Nous avons fait notre jonction avec les Tchadiens hier, nous continuons à fouiller, nous avons fouillé toute la nuit et à partir d’aujourd’hui nous allons continuer sur les autres vallées », a-t-il précisé.

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