66% des Français souhaitent maintenir, voire augmenter, le budget de la Défense

Les conclusions du prochain Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale (LBDSN) seront bientôt dévoilées après quelques semaines de retard en raison de l’intervention française au Mali. Par la suite, la Loi de Programmation Militaire devra être adoptée par le Parlement en tenant compte des orientiations préconisées.

Lors de l’entretien accordé par le chef d’état-major des armées (CEMA), l’amiral Edouard Guillaud, à Europe1, ce 4 mars, il a été avancé par Jean-Pierre Elkabbach, le budget de la Défense serait réduit à 28 milliards d’euros d’ici 2020, soit à 1,2% du PIB.

Ce montant n’a pas été contesté par le CEMA. « Le projet que vous avez lu, c’est simplement l’un des chiffres qui figure dans l’une des fourchettes », a-t-il affirmé. « Ce n’est pas la décision prise, le président de la République n’a rendu son arbitrage ni sur le Livre blanc, ni sur la Loi de Programmation militaire », a-t-il fait valoir. « Je ne doute pas que le chef des armées continuera à nous donner les moyens des opérations qu’il nous demande de faire », veut croire l’amiral Guillaud.

Certes… Mais il n’en reste pas moins que l’option de faire passer l’effort de défense à 1,2% du PIB est bel est bien sur la table. Pour rappel, le budget des forces armées s’établit à un peu plus de 31 milliards d’euros, recettes exceptionnelles comprises.

Cela étant, un sondage réalisé tous les 3 mois par l’institut Ipsos, à la demande du ministère de la Défense, semble marquer une prise de conscience dans l’opinion publique française.

En novembre dernier, 45% des personnes interrogées souhaitaient maintenir le budget au niveau qui est le sien actuellement, voire même l’augmenter pour 12%. Comme le notait l’Express, qui avait évoqué cette étude à l’époque, ces résultats étaient alors inédits dans la mesure où « jusqu’à présent, une majorité de sondés penchaient pour une réduction » des ressources allouées aux armées.

Trois mois plus tard, cette évolution s’est confirmé. Faut-il y voir une effet de l’intervention militaire au Mali ou bien le fait que des menaces subsistent et que les Etats-Unis restent en retrait? Toujours est-il qu’ils sont désormais 66% à vouloir maintenir, voire même augmenter, le budget de la Défense et 63% à estimer que la France doit rester une grande puissance militaire et diplomatique.

« Les printemps arabes, la guerre en Libye avaient déjà commencé à convaincre les Français de l’existence d’une menace extérieure concrète et proche, qui les concerne directement. Le Mali, en pointant du doigt cette menace, a amplifié et cristallisé une nouvelle tendance amorcée il y a un an et demi et qui parait solide », analyse Brice Teinturier, le directeur d’Ipsos, cité par Le Figaro.

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