Les surcoûts des opérations en Afghanistan devraient atteindre les 3,5 milliards d’euros

La commission de la Défense et des Forces armées de l’Assemblée nationale a examiné, ce 26 février, le rapport de la mission d’information sur le retrait d’Afghanistan, rédigé par les députés Philippe Meunier et Philippe Nauche.

Ainsi, les surcoûts générés par les opérations françaises en Afghanistan ont atteint, de 2001 à aujourd’hui, 001, environ 3 milliards d’euros et ce montant devrait avoisiner les 3,5 milliards d’ici la fin 2014, étant donné que, même si la mission de combat des forces françaises est terminés, ces dernières restent présentes à Kaboul pour continuer d’assurer des missions de formation et de soutien.

Comme l’a expliqué l’un des deux rapporteurs, même si le coût humain est toujours beaucoup trop lourd (88 morts et plus de 1.000 blessés), cette mission en Afghanistan aura permis aux forces françaises de gagner en interopérabilité avec ses alliés, d’améliorer ses matériels (notamment au niveau de la protection) et de valider le concept des groupements tactiques interarmes (GTIA), lesquels ont fait preuve de « souplesse. » Une expérience a aussi été acquise en matière de contre-insurrection et d’actions civilo-militaires.

En revanche, certaines faiblesses – toujours les mêmes – ont été mises en évidence, comme le déficit capacitaire en matière de transport aérien et les drones. Par ailleurs, Philippe Nauche a souligné que « le partage de renseignements » entre alliés est « encore perfectible. »

Quant à la manoeuvre de désengagement des troupes dites de contact, elle est, à l’heure actuelle, accomplie à 65%. Il reste encore 200 véhicules à faire revenir en France sur les 1.150 déployés sur ce théâtre d’opérations.

Pour les rapporteurs, ce rapatriement des matériels, qui n’a pas eu d’incidence sur les opérations au Mali, est « en avance sur le timing », surtout grâce aux modes de transports, lesquels font appel à la voie aérienne directe ou semi-direct (vol de Kaboul aux Emirats, puis acheminement des équipements par bateau).

Seulemement, cela s’avère cher. Il en coûte 40.000 euros par unité à transporter (UAT) pour ce qui concerne l’option aérienne seule (plus de 10% du fret) et 30.000 euros pour la voie mixte.

Il aurait pu être possible de réaliser des économies en passant par les Républiques d’Asie centrale, la Russie et la Lettonie (voie nord), étant donné que le coût de l’UAT aurait été seulement de 7.000 euros. Mais l’option la plus économique passait par le Pakistan. Mais pour des raisons diplomatiques et de sécurité, cela n’a pas été possible.

Cela étant, l’idée d’emprunter le chemin de fer et de transiter par la voie nord n’avait, semble-t-il pas la faveur des militaires. D’ailleurs, un convoi français est actuellement bloqué depuis un mois dans le nord de l’Afghanistan pour des formalités administratives qui sont encore loin d’être réglées.

Quoi qu’il en soit, les rapporteurs déplorent toutefois le « manque de célérité des autorités françaises, diplomatiques et militaires, à négocier en amont avec les pays limitrophes l’utilisation des voies terrestres » dans la mesure ou cela aurait permis d’éviter une dépense de « plusieurs dizaines de millions d’euros pour le budget de l’Etat. »

Enfin, il a été évoqué les 3,38 milliards d’euros que les pays de la coalition internationale (ISAF) doivent donner à l’Afghanistan pour financer ses forces de sécurité jusqu’en 2017. Et la France a été sollicitée pour fournir 10% de cette somme, ce qui n’est pas acceptable pour les auteurs du rapport, dans la mesure où Paris continuera d’apporter son soutien à Kaboul après 2014 dans le cadre du traité franco-afghan, signé en janvier 2012.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]