Le groupe italien d’armement Finmeccanica plongé au coeur d’un scandale de corruption

Mis sur la scellette, en novembre dernier, par le procureur de Naples, pour des faits présumés de malversations, le patron du groupe d’aéronautique et de défense Finmeccanica, Guiseppe Orsi, a été placé en état d’arrestation, le 12 février, pour corruption et versement de pots-de-vins à des responsables indiens dans le cadre de la vente de 12 hélicoptères AW-101 VIP, conçus par Agusta-Westland.

Plusieurs autres personnes sont visées par l’enquête menée par le juge en charge de l’affaire au tibunal de Busto Arsizio, près de Milan. L’actuel patron d’Agusta-Westland (filiale de Finmeccanica, ndlr), Bruno Spagnolini, a été assigné à résidence pour les mêmes motifs. Deux mandats d’arrêt, assortis de demandes d’extradition vers l’Italie, ont été émis à l’encontre de Guide Haschke et de Carlo Gerosa, deux intermédiaires résidant en Suisse.

Le contrat concernant les 12 AW-101 VIP a été conclu pour 560 millions d’euros avec New Delhi en 2010, époque où Guiseppe Orsi était à la tête d’Agusta Westland. Or, 51 millions euros de commissions occultes auraient été versés via des intermédaires pour décrocher ce marché, qui était aussi convoité par le groupe américain Sikorsky.

Une affaire en amenant une autre, il serait aussi question d’un versement occulte de 5 millions de dollars à un général de l’Indian Air Force afin que soient revus à la baisse les critères techniques d’un autre appel d’offres, concernant cette fois l’achat de 197 hélicoptères légers (LUH, Light Utility Helicopter). Il est en tout cas difficile d’établir la véracité des faits, étant donné que, finalement, le constructeur italien n’avait pas été retenu par la suite, les finalistes étant Eurocopter avec l’AS 550 C3 Fennec et Kamov avec le Ka-266T.

Quoi qu’il en soit, l’Inde, qui a déjà connu plusieurs affaires de ce type, a fait part de son intention d’annuler le contrat portant sur les 12 AW-101 VIP, dont la totalité des exemplaires commandés aurait dû être livrée d’ici 2014. A ce jour, 3 appareils ont été reçus par le ministère indien de la Défense, lequel a par ailleurs annoncé la suspension des paiements au cas où les accusations visant le patron de Finmeccanica seraient avérées.

L’Etat italien est actionnaire à hauteur de 30,2% du capital de Finmeccanica. Et, l’arrestation de Guiseppe Orsi s’ajoute à plusieurs autres affaires de corruption présumée, visant notamment le groupe d’énergie ENI et la banque BMPS. Et cela, à deux semaines des prochaines élections législatives.

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