Une médaille pour reconnaître les mérites des pilotes de drones et des cyber-opérateurs

Aux Etats-Unis, quand on pilote un drone et que l’on participe à des missions de guerre sans pour autant être présent physiquement sur le théâtre des opérations, et donc, mettre sa vie en danger, l’on ne peut pas prétendre à la Medal of Honor, à la Silver Star ou encore aux autres médailles prévues pour reconnaître les mérites des combattants disons… traditionnels. La même chose vaut pour ceux qui, devant un écran d’ordinateur, sont amenés à réaliser des cyberattaques.

Mais le Pentagone va y remédier. « Je suis heureux d’annoncer que j’ai formellement approuvé la création d’une Distinguished Warfare Medal », a ainsi déclaré Leon Panetta, le secrétaire américain à la Défense, lors d’une conférence de presse donnée le 13 février.

Pour ce dernier, les drones ont « changé la façon de faire la guerre » et cette récompense « reconnaît la réalité de la guerre technologique dans laquelle nous sommes engagés au XXIe siècle. » Précision : cette médaille ne pourra être accordée que si les actions accomplies par les pilotes (ou les opérateurs) de drone ont un « impact direct sur les opérations de combat. »

Même si, effectivement, ils ne risquent pas leur vie sur un théâtre d’opérations extérieurs, les pilotes de drone doivent faire face à une charge de travail conséquente. Les frappes aériennes réalisées au moyen de ces appareils ne sont qu’une des parties des activitésns qui leur sont confiées. Ils sont surtout utilisés pour des missions de surveillance et de renseignement, lesquelles peuvent durer pendant plusieurs heures.

En outre, des études médicales réalisées par l’US Air Force et l’US Navy ont montré que les pilotes de drones sont soumis à un stress intense et qu’ils peuvent même être victimes de syndromes de stress post traumatique quand ils ont été amenés à tirer un missile sur des insurgés. Et cela même s’ils travaillent depuis des containers climatisés.

L’intense activité de ces pilotes comme leur non engagement physique au combat est aussi un frein à leur avancement, lequel est beaucoup moins rapide que leurs camarades volant à bord de chasseurs bombardiers. Et depuis l’arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche, ils ont été sollicités comme jamais, les frappes de drones contre les mouvements terroristes, que ce soit dans les zones tribales pakistanaises ou au Yémen, ayant été multipliées.

Quoi qu’il en soit, l’annonce de la création de cette Distinguished Warfare Medal, une première depuis la Bronze Star en 1944, vient une semaine après l’audition mouvementée au Sénat de John Brennan, qui doit prendre les rênes de la CIA après avoir été l’architecte du programme secret de frappes ciblées contre les réseaux terroristes.

« Il y a une mauvaise impression chez certains Américains qui croient que nous recourons à ces frappes pour punir des terroristes pour des actes passés. Rien n’est plus éloigné de la vérité », a-t-il ainsi affirmé, le 7 février dernier. « Nous ne recourons à de telles actions qu’en dernier recours pour sauver des vies là où il n’y a pas d’autre alternative pour réduire cette menace », a-t-il ajouté.

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