Serval : Situation toujours tendue à Gao

Après s’être repliés à l’approche des forces françaises de l’opération Serval, les combattants du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) ont lancé une contre-offensive à Gao, ville libérée pratiquement sans combat le 26 janvier dernier.

Suite à deux attentats suicide contre un poste tenu au nord de Gao par l’armée malienne, un commando du Mujao a ainsi réussi à l’infiltrer jusqu’au centre-ville, le 10 février, et à prendre position dans le commissariat de police de la ville.

Selon le général Bernard Barrera, qui commande les forces terrestres françaises engagées au Mali et dont les propos ont été rapportés par Reuters, les jihadistes « ont infiltré la ville par la rivière. » Qui plus est, les villages proche de Gao seraient pour la plupart acquis à la cause des islamistes, ce qui leur facilite la tâche. Et la difficulté est qu’il n’est pas possible de tous les contrôler. Une autre possibilité est que les combattants du Mujao ne soient pas tous partis de Gao et qu’ils aient laissé des cellules dormantes.

« Les fidèles de Dieu ont attaqué avec succès aujourd’hui l’armée malienne, qui a laissé venir les ennemis de l’islam à Gao. Les combats vont se continuer jusqu’à la victoire, grâce à la protection de Dieu. Les moujahidines sont dans la ville de Gao et y resteront », a ainsi déclaré Abou Walid Sahraoui, le porte-parole du Mujao.

Quoi qu’il en soit, cette attaque des jihadistes a contraint les forces françaises à intervenir. Selon des témoins, un hélicoptère, vraisemblablement un Tigre, a ouvert le feu sur le commissariat où s’étaient retranchés des combattants du Mujao, détruisant le bâtiment. Par ailleurs, des éléments français sont allés renforcer le poste de contrôle visé à deux reprises par des attentats suicide.

Cela étant, cette attaque islamiste en plein centre de Gao est une demie surprise. Pourquoi le Mujao a-t-il lancé cette opération sachant qu’il n’aurait militairement pas le dessus et qu’il enverrait ainsi ses combattants au casse-pipe? Il est probable que le groupe jihadiste, à l’instar des taliban en Afghanistan, cherche à démontrer que les villes reprises par les forces françaises et africaines ne sont pas sûres afin d’obtenir un effet psychologique. A moins que cela préfigure un combat urbain long et difficile à venir.

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