Serval : Deuxième attentat suicide et attaque jihadiste à Gao (MàJ)

Chassé le 26 janvier dernier de la ville de Gao, dans le nord-est du Mali, par l’avancée des forces françaises de l’opération Serval et des troupes africaines, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), l’un des 3 groupes islamistes présents dans la région, avait prévenu : il aurait recours aux attaques suicides et aux engins explosifs improvisés.

Ainsi, Gao a été le théâtre d’un second attentat suicide en deux jours. L’attaque a eu lieu le 9 février, à 23 heures, heure locale, à 10 km du camp français et à proximité du même poste tenu par l’armée malienne et où un kamikaze s’était fait exploser la veille, blessant légèrement un des soldats en faction.

Selon des témoins, des échanges de coups de feu auraient eu lieu après l’explosion. A priori, aucune perte n’est à déplorer du côté de l’armée malienne, qui a ainsi été une nouvelle fois visée par les jihadistes.

Suite au premier attentat suicide, des mesures de sécurité avaient été prises autour du poste concerné. Les effectifs y avaient été doublé, des arbres coupés afin d’améliorer la visibilité, des sacs de sables installés et des mitrailleuses mise en batterie. Là, les routes menant à Bourem et Kidel ont été bouclée et aucun véhicule ne peut y circuler.

Par ailleurs, toujours le 9 février, deux jeunes portant des ceintures d’explosifs avaient été arrêtés plus tôt à une vingtaine de kilomètres au nord de Gao.

« Nous nous engageons à augmenter les attaques contre la France et ses alliés. Nous demandons à la population de se tenir loin des zones militaires pour éviter les explosions », avait encore prévenu Abou Walid Sahraoui, un porte-parole du Mujao, Abou Walid Sahraoui.

Si la population de Tombouctou a été soulagée d’être libérée des islamistes, il semblerait que celle de Gao aient des sentiments plus partagés. Plusieurs villages situés dans les environs de la ville seraient même acquis à la cause des jihadistes. « Dès qu’on sort de plus de quelques kilomètres de Gao, c’est dangereux, on peut se faire tirer dessus », a confié un officier malien à l’AFP.

Et au cours de l’après-midi de ce 10 février, un commando jihadiste a attaqué des soldats maliens près du commissariat central de Gao, sur la place de la Charia. Les assaillants, habillés en noir, sont arrivés en moto. Des éléments français, alors basés à l’aéroport, sont arrivés sur les lieux avec des VAB pour exfiltrer une cinquantaine de journalistes installés dans un hôtel proche. La colonne blindée aurait aussi essuyé des tirs.

Aucun bilan n’est pour le moment disponible. Il s’agit de la première attaque, probablement commise par le Mujao, dans une ville reprise aux islamistes par les forces françaises et africaines.

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