Mali : Des accrochages ont eu lieu près de Gao

Le 5 février, les combattants du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), l’un des trois groupes jihadistes présents au Nord-Mali, a affirmé avoir attaqué des positions tenues par des militaires français engagés dans l’opération Serval et des troupes africaines dans le secteur de Gao, ville reprise le 26 janvier dernier.

Bien que la force engagée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) au titre de la MISMA (Mission internationale de soutien au Mali) a opposé un démenti à ces affirmations, des témoins ont pourtant affirmé avoir vu des explosions « lointaines. »

Ce 6 février, à l’antenne d’Europe1, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a confirmé que des « combats » avaient bien eu lieu dans les environs de Gao.

« Il y a eu des accrochages hier dans les environs de Gao. À partir du moment où nos forces, soutenues par les forces maliennes, ont commencé à faire des missions et des patrouilles autour des villes que nous avons prises, on rencontre des groupes jihadistes résiduels et qui se battent », a affirmé M. Le Drian.

« On va les chercher. On sécurise avec les forces maliennes autour des villes que nous avons pu reprendre, a souligné le ministre. Hier, il y a eu des tirs de roquettes de groupes djihadistes résiduels dans la région de Gao », a-t-il insisté.

Des troupes françaises sont actuellement en route vers Gao. Il s’agit d’éléments auparavant déployés à Tombouctou et de blindés (VBCI du 92e RI et AMX-10 RC du RICM) du Groupement tactique interarmes (GTIA) 2, partis de Bamako.

Par ailleurs, le ministre a précisé que les militaires français avaient mis la main sur du matériel de guerre et découvert des laboratoires artisanaux destinés à fabriquer des engins explosifs improvisés (IED) dans les villes reprises aux jihadistes. En outre, et M. Le Drian ne l’a pas indiqué, de nombreux documents ont également été saisis.

Enfin, le format maximum du contingent français déployé au Mali ne devrait pas dépasser les 4.000 personnels. Quant à savoir quand le désengagement commencera, le ministre de la Défense s’est montré plus prudent que son homologue des Affaires étrangères, Laurent Fabius, lequel a estimé, dans un entretien accordé au journal Metro, qu’il pourrait se faire à partir du mois de mars, à mesure que les effectifs de la MISMA atteindront les 6.000 hommes et à condition que « tout se passe bien ».

« Nous avons au Mali deux missions. La première est d’aider les Maliens et les Africains à permettre au Mali de retrouver son intégrité territoriale, y compris le Nord. (La seconde) est de faire en sorte que le Mali retrouve sa souveraineté, c’est à dire l’Etat de droit, un processus démocratique », a expliqué Jean-Yves Le Drian, qui a indiqué que le format des forces françaises engagées au Mali pourrait diminuer d’ici « quelques semaines », c’est à dire dès que le relais avec la MISMA se fera et en fonction de la situation sur le terrain.

Pour la moment, la force ouest-africaine ne dispose que de 2.000 hommes au Mali, soit autant que le Tchad, qui ne fait pas partie de la MISMA.

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