Un convoi d’armes destinées au Hezbollah frappé par un raid israélien en Syrie?

Pour les autorités israéliennes, les évènements en cours en Syrie, où une rébellion armée conteste le régime de Bachar el-Assad, sont de nature à porter à atteinte à la sécurité d’Israël. Le 23 janvier dernier, le Premier ministre de l’Etat hébreu, Benyamin Netanyahou avait d’ailleurs présidé une réunion du cabinet restreint pour évoquer cette question.

Et, 4 jours plus tard, il a prévenu contre « les importantes menaces sécuritaires qui visent Israël », en citant notamment l’Iran et son programme nucléaire mais et surtout la Syrie, qui dispose d’un important arsenal chimique. Pour Tel-Aviv, il n’est pas acceptable que ce dernier puisse tomber aux mains du Hezbollah libanais, proche allié de Damas, ni dans celles de combattants proche d’al-Qaïda ou des milieux salafistes. Mais sans aller jusqu’à d’éventuels transferts d’armes chimiques, la milice chiite pourrait recevoir des roquettes ou des missiles anti-aériens ou balistiques en nombre.

Le 27 janvier, l’armée israélienne aurait ainsi déployer des batteries du système Iron Dome dans le nord du pays. Ce dispositif, qui a montré son efficacité lors de la récente opération « Pilier de Défense, » menée à Gaza par Tsahal, permet d’intercepter des roquettes ainsi que des obus de mortier si jamais ils présentent une menace. Dans le même temps, des points de contrôle ont été établis à la frontière entre Israël et le Liban et une intense activité aérienne a été constatée du côté du Pays du Cèdre.

D’ailleurs, au cours de la journée du 29 janvier, l’armée libanaise a indiqué que 16 avions israéliens avaient survolé son territoire en trois vagues, « en violation de la souverainté » du pays et de la « résolution 1701 » du Conseil de sécurité des Nations unies.

Selon ce communiqué de l’armée libanaise, « huit avions de combat israéliens ont survolé plusieurs régions libanaises à partir de 9 h 30 (7 h 30 GMT) (…) et le dernier a quitté l’espace aérien libanais à 16 h 30 » et « quatre avions de guerre israéliens ont survolé plusieurs régions du Liban de 16 h 30 à 21 h 5 après être entrés dans l’espace aérien libanais au-dessus de la localité de Remech. » Enfin, quatre autres appareils ont été signalés de « 21 h 5 à 2 heures. »

La question est de savoir le pourquoi du comment de ces mouvements. D’après l’AFP, des sources sécuritaires ont confié que l’aviation israélienne avait attaqué, au cours de la nuit du 29 au 30 janvier, un convoi transportant des armes en provenance de Syrie vers la frontière libanaise. En revanche, l’on ignore où a eu précisément lieu cette frappe.

L’une d’entre elles a précisé que le convoi « venait de franchir la frontière syrienne » quand il a été détruit. Ce qui a été démenti par le général Hassan Ayoub, le porte-parole de l’armée libanaise interrogé par le quotidien L’Orient-Le Jour. « Si un raid a effectivement eu lieu, c’est alors du côté syrien de la frontière », a-t-il affirmé.

Quant à savoir ce que le convoi transportait, c’est encore un mystère. Même si rien n’est impossible, il est toutefois improbable que ce soit des armes chimiques en raison des risques de dispersion.

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