Le chef du Pentagone souhaite que l’Europe s’engage davantage en Asie-Pacifique

En janvier 2012, le président Barack Obama avait confirmé ce qui était alors attendu, à savoir la mise de la région Asie-Pacifique au premier rang des priorités américaines, sur fond de baisse des ressources allouées au Pentagone. Depuis, Washington fait comprendre à ses partenaires européens, par ailleurs membres de l’Otan, qu’ils devaient assurer de plus en plus par eux mêmes leur propre défense.

Pour sa dernière tournée en Europe, le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, a évoqué ces questions ainsi que l’avenir de l’Otan lors d’un discours prononcé au King’s College London, le 18 janvier dernier.

En premier lieu, le chef du Pentagone a mis l’accent sur la nécessité de renforcer les moyens de l’Otan en matière de défense cyberdéfense et appelé à « prendre des mesures nécessaires pour développer des fonctionnalités supplémentaires » afin de « renforcer les capacités défensives » de l’Alliance dans ce domaine.

Concernant les dépenses militaires, Leon Panetta a indiqué que le temps des « chèques en blanc » signés au profit du Pentagone était terminé. Et comme les pays européens membres de l’Otan ont des capacités militaires réduites en raison des coupes faites dans leurs budgets de défense, il a estimé qu’il y avait une « fenêtre d’opportunité pour réorienter fondamentalement » l’Otan à l’avenir, en mettant en avant le concept de Smart Defense (« Défense intelligente »), qui consiste à mutualiser certains moyens.

Mais le plus intéressant quand Leon Panetta a évoqué les zones d’intérêts possibles pour l’Otan. « À l’avenir, nous devons également élargir la portée de nos discussions sur la sécurité de l’Alliance au-delà des questions européennes et régionales » a-t-il déclaré. « En particulier, je crois fermement que l’Europe devrait se joindre aux États-Unis pour accroître et approfondir l’engagement de défense avec la région Asie-Pacifique », a-t-il ajouté.

Pour Leon Panetta, « l’avenir économique et la sécurité de l’Europe est – un comme les Etats-Unis – de plus en plus lié à l’Asie. » Et de mettre en avant les liens commerciaux entre le Vieux continent et les puissances asiatiques.

« Les Etats-Unis et l’Europe doivent travailler ensemble et s’assurer que nos efforts sont coordonnées par des consultations régulières entre des responsables de la défense européens et américains », a-t-il poursuivi. « L’essentiel, c’est que l’Europe ne doit pas craindre notre rééquilibrage vers l’Asie, l’Europe devrait en faire partie » a-t-il conclu.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]