Le reporter de guerre Yves Debay victime d’un sniper en Syrie

Personnage haut en couleurs et aventurier dans l’âme, le reporter de guerre belge Yves Debay a trouvé la mort à Alep, en Syrie, tué par un sniper, alors qu’il couvait les combats entre les rebelles et l’armée syrienne. Pour le moment, les autorités belges n’ont pas confirmé cette information mais malheureusement, des images diffusées sur les réseaux sociaux ne laissent que peu de place au doute.

Né en 1954 à Elisabethville, au Congo belge, Yves Debay s’engage comme simple soldat au 4e Chasseurs à cheval en 1975. Passé par une école de sous-officiers, il devient chef de char sur Leopard1 avant de partir pour la Rodhésie et rejoindre, en tant qu’éclaireur, l’armée de ce pays alors aux prises avec une guérilla d’inspiration marxiste opérant depuis le Mozambique, puis celle d’Afrique du Sud, au début des années 1980, au sein de laquelle il suivra le cours « Pathfinder ».

En 1985, Yves Debay se lance dans le journalisme et travaille pour le magazine RAIDS. Cette collaboration durera pendant près de 20 ans. C’est ainsi qu’il couvre la majeure partie des conflits : Liban en 1989, guerre du Golfe en 1990-91, où il suivra la division Daguet sans autorisations, la Bosnie, le Kosovo, Afghanistan, etc…

Se décrivant comme étant un journaliste « rebelle », il souhaitait être libre de ses mouvements en refusant d’être incorporé aux unités régulières engagées dans un conflit, ce qui lui vaudra, notamment en Irak, quelques mésaventures qu’il relatera dans son livre « Wildcat« .

En novembre 2005, et non sans culot, Yves Debay quitte Raids pour créer Assaut, son propre magazine dédié aux affaires militaires, avec une ligne éditoriale privilégiant les reportages de terrain.

Journaliste atypique de par son parcours et proche de la communauté militaire, Yves Debay n’avait pas sa langue dans sa poche. C’est ainsi que, dans un éditorial au vitriol, il avait sévèrement critiqué la conduite d’Hervé Ghesquière et de Stéphane Taponier, ses confrères capturés en Afghanistan après avoir faussé compagnie aux militaires français, parlant « imbécile ambition des ‘héros' » et dénonçant « une recherche malsaine du sensationnel. »

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