Le ministre de la Défense reviendra aux Emirats arabes unis pour parler de la vente du Rafale

« Merci pour votre double mission, à la fois opérationnelle et… j’allais dire, commerciale » a lancé le président François Hollande, le 15 janvier, à des pilotes français du Rafale, affectés à la base al-Dhafra, aux Emirats arabes unis. Depuis 2008, ce pays évoque la possibilité d’acquérir 60 exemplaires de l’avion de combat produit par Dassault Aviation. Et le moins que l’on puisse dire est que les négociations pour ce contrat ont été riches en rebondissements…

Quoi qu’il en soit, et alors que les intentions d’Abu Dhabi demeurent encore floues et que les Britanniques tentent, dans le même temps, de pousser la candidature de l’Eurofighter Typhoon, le président Hollande n’a pas manqué de plaider la cause du Rafale lors de son déplacement aux Emirats.

C’est une « question de prix » a-t-il déclaré au sujet de ce possible contrat. Le fait est, Abu Dhabi avait estimé, en novembre 2011, que l’offre de Dassault Aviation était « non compétitive et irréalisable ». Et de demander à l’époque des informations au sujet de l’Eurofighter, histoire, sans doute, de mettre la pression sur l’avionneur français.

Pour préciser les choses, les Emirats souhaitent que leur 60 Mirage 2000-9 soient repris dans le cas où ils retiendraient le Rafale pour équiper leurs forces aériennes. Qui plus est, ils demandent une version plus « musclée » de l’appareil français, avec notamment un radar à antenne active ainsi que des moteurs plus puissants. Du moins, cela a été évoqué à un moment donné des discussions.

« Nous pensons que c’est un très bon avion, je n’ose pas dire que l’expérience l’a démontré, mais c’est pourtant le cas, aussi bien en Libye que même sur le théâtre malien », a affirmé le président Hollande, lors d’une conférence de presse. « Nous pensons que c’est une technologie exceptionnelle, nous l’avons dit à nos amis émiriens. Ils ne le contestent pas d’ailleurs. Après, c’est une question de prix », a-t-il poursuivi. Et d’ajouter : « Mais ce n’est pas le président de la République française qui fixe le prix des avions. Donc cela obéit à des logiques de discussions, de négociations. »

En octobre dernier, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait laisser entendre qu’il ne souhaitait pas s’impliquer dans ce dossier. La vente de Rafale « attendra », avait-il déclaré dans les colonnes du Parisien, au retour d’un voyage aux Emirats. « Le rôle d’un membre du gouvernement, c’est d’établir les conditions de la confiance. Les industriels, eux, doivent jouer leur rôle et proposer l’offre la plus performante. Mais il ne faut pas mélanger les genres », avait-il ajouté.

Mais M. Le Drian ne restera pas à l’écart des négociations. Le président Hollande a en effet indiqué qu’il avait demandé à son ministre de la Défense de revenir aux Emirats afin de « poursuivre les discussions. »

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]