Somalie : Le commando de la DGSE a opéré depuis un Bâtiment de projection et de commandement

Le 14 juillet 2009, Denis Allex, appartenant à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), avait été enlevé alors qu’il était en mission à Mogadiscio, en Somalie. Depuis, il était détenu par les miliciens islamistes Shebab, liés à al-Qaïda, avec lesquels Paris tenta alors de négocier sa libération.

Retenu en otage dans des conditions « épouvantables », selon Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, et devant l’intransigeance et les revendications impossibles des miliciens islamistes, la décision de tenter de libérer Denis Allex par une opération d’exfiltration a été prise il y a au moins 3 semaines.

Pourquoi? Deux raisons : la première est que les autorités françaises connaissaient avec certitude le lieu de détention de Denis Allex. La seconde est liée : cet endroit était situé près de la côte, donc propice à une opération lancée depuis la mer.

Dès que toutes les conditions – y compris météorologiques – ont été réunies, l’opération pour tenter de libérer Denis Allex est entrée dans sa dernière phase. Très peu de détails ont été donnés au sujet du mode opératoire retenu, si ce n’est que l’infiltration en territoire somalien s’est faite avec des hélicoptères.

Une source, appartenant au milieu du renseignement et citée par l’AFP, a fait état de 5 appareils du GAM 56 « Vaucluse » de l’armée de l’Air et du Commandement des opérations spéciales (COS) ayant emporté une cinquantaie de commandos du Service Action de la DGSE.

Invité du « Grand rendez-vous » d’Europe1, ce 13 janvier, le ministre de la Défense a cependant indiqué ce que l’on pouvait supposer, à savoir que le commando du service action de la DGSE a opéré depuis la mer, c’est à dire à partir d’un Bâtiment de Projection et de Commandement (BPC) de la Marine nationale.

Ce navire pourrait être le BPC Mistral, qui a appareillé de Toulon aux alentours de Noël. Visiblement, les marins du bord n’avaient pas été autorisés à communiquer avec leurs familles depuis le 1er janvier.

Cela étant, cette opération, comme on le sait, ne s’est pas conclue par un succès. « L’exfiltration d’otage est extrêmement difficile » a expliqué M. Le Drian. Le commando de la DGSE a dû faire face à une forte résistance des miliciens Shebab, lesquels ont perdu 17 hommes au cours de l’assaut.

Côté français, l’on déplore la perte d’un militaire, décédé des suites de ses blessures à bord du BPC et un autre est « porté disparu ». Quant à Denis Allex, le ministre a déclaré que « tout nous indique qu’il a été assassiné » par des géôliers.

Dans un communiqué, les shebab ont affirmé détenir le commando porté disparu. « Le soldat français blessé est maintenant sous la garde des moudjahidines » ont-ils assuré. Ils ont également démenti la mort de Denis Allex et que ce dernier est « toujours en sécurité, loin du lieu de bataille » et qu’il serait jugé « dans les deux jours ».

« En fin de compte, ce seront les citoyens français qui goûteront inévitablement aux conséquences amères de l’attitude inconséquente de leur gouvernement à l’égard des otages » a encore menacé l’organisation jihadiste.

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