Face à l’offensive islamiste, le président malien demande l’aide militaire de le France

Les groupes islamistes établis an Nord-Mali depuis 2012 ont poursuivi leur mouvement vers le sud, qu’ils avaient commencé au début de cette semaine. Ainsi, le 10 janvier, à l’issue d’une journée de combats parfois violents, ils ont pris le contrôle de la ville de Konna, située à 600 km environ au nord-est de Bamako, la capitale malienne, et à 70 kilomètres de Mopti.

« Nous nous sommes emparés des casernements et nous contrôlons désormais la totalité de Konna », a affirmé Oumar Ould Hamaha, le porte-parole du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), dont les propos ont été rapportés par Reuters. « Les soldats se sont enfuis, abandonnant leurs armes lourdes et leurs véhicules blindés », a-t-il ajouté. Aucun bilan des pertes n’est encore disponible, si ce n’est que certains témoins ont parlé de « carnage ».

A priori, les soldats maliens se seraient repliés vers Sévaré, à une soixantaine de kilomètres plus au sud de Konna, où ils ont été surpris par le nombre de combattants islamistes. L’enjeu désormais est d’empêcher les groupes jihadistes de faire sauter le verrou de la région de Mopti. Faute de quoi, le centre du Mali serait sous leur menace.

Cette offensive islamiste a lieu alors que Conseil de sécurité des Nations unies a autorisé, en décembre dernier, le déploiement au Mali du force internationale issue de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), afin d’aider l’armée malienne à reprendre les territoires qu’elle a perdues en 2012 dans le nord du pays. Dans le même temps, une mission de l’Union européenne (EUTM Mali) a été décidée afin de former 4 bataillons maliens.

Devant la dégradation de la situation au Mali, le Conseil de sécurité de l’ONU a demandé, le 10 janvier, d’accélérer le déploiement de cette force internationale alors que ce dernier aurait dû se faire sous son étroit contrôle. C’est qu’il y a désormais urgence, et cela d’autant plus si l’objectif de cette offensive des groupes jihadistes est de s’emparer de Bamako avant l’arrivée de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA).

En attendant, le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, a demandé l’aide des Nationes unies mais aussi celle de la France afin de mettre en échec cette offensive jihadiste. A cette fin, il a adressé une lettre au président Hollande. Selon des diplomates, il serait question d’un secours militaire. Les autorités françaises devraient annoncer des décisions ce 11 janvier.

Par ailleurs, et selon des témoins cités par l’AFP, des avions de transport militaire appartenant à un « pays européens », avec des soldats, du matériel et des armes à bord, ont été vus à l’aéroport de Sévaré. Ce qui a été confirmé par un responsable local. D’après certaines sources, il s’agirait d’une mission d’assistance qui avait été décidée avant l’offensive jihadiste.

Laquelle? D’après Le Figaro, ce serait des militaires français et allemands qui auraient pris position à Sévaré. A priori, il ne s’agirait pas des premiers éléments de l’EUTM Mali, le déploiement de cette dernière étant, selon Bruxelles2, espérée en février prochain. A moins que ce ne soit une initiative américaine?

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