Mali : Les jihadistes progressent vers le sud

« La meilleure défense, c’est l’attaque » dit-on. Et il semblerait que les jihadistes qui ont pris le contrôle du Nord-Mali en 2012 aient décidé d’appliquer ce précepte, alors que les Nations unies ont autorisé l’intervention d’une force panafricaine dans le pays pour aider l’armée malienne à reconquérir les territoires qu’elle a perdus.

En effet, des convois de pick-up avec des combattants islamistes fortement armés ont été signalés, le 7 janvier, dans la région de Mopti, à 500 km au nord-est de Bamako. Ils auraient ainsi atteint le secteur de Bourei, à 25 km du dernier poste encore tenu par l’armée malienne.

Cette dernière, selon une source militaire à Bamako, qui a donné des précisions à l’AFP, a « effectué lundi et dans la nuit de lundi à mardi vers Kona des tirs de sommations face à l’ennemi, qui a reculé. » Et l’état-major malien d’indiquer : « Ordre a été donné à nos troupes qui patrouillent actuellement dans la région de Mopti de détruire toutes les cibles ennemies qui s’y manifesteraient ».

Le ministre malien de la Défense, le général Yamoussa Camara, a quant à lui précisé, par voie de communiqué, que « des terroristes et islamistes armés d’al-Qaïda au Maghreb islamique, d’Ansar-Dine et du MUJAO ont tenté un mouvement de force sur les positions avancées des forces armées et de sécurité maliennes aux alentours de la localité de Konna dans le cercle de Douentza. »

Et selon lui, « les forces armées et de sécurité maliennes ont repoussé cette tentative d’attaque. Contrairement à certaines allégations diffusées, tous les effectifs des forces armées et de sécurité sont au grand complet sur la ligne de front et n’ont subi aucun dommage. A ce jour nos forces tiennent fermement leurs positions. »

Cette évolution vient alors que le groupe jihadiste malien Ansar-Dine, devait discuter à Ouagadougou avec des représentants de Bamako et de la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), qui a une part de responsabilité de la situation actuelle, étant donné qu’il a lancé l’offensive au Nord-Mali avant de s’en faire chasser par ses anciens alliés islamistes. Ces négociations ont été reportées à une « date ultérieure. »

Quoi qu’il en soit, ces mouvements des combattants jihadistes n’augurent rien de bon. Selon des témoins, ces derniers auraient d’ailleurs été renforcés par des éléments de la secte islamiste nigérianne Boko Haram. A priori, leur tactique serait d’harceler et de fixer les troupes maliennes sur la ligne de front, pour ensuite les contourner et prendre la direction du sud.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]