L’Inde et le Pakistan disent vouloir éviter l’escalade après un nouvel incident meurtrier au Cachemire

Après l’accrochage qui a eu lieu le 6 janvier entre les troupes indiennes et pakistanaises à proximité de la Ligne de contrôle qui traverse la région du Cachemire, dont la souveraineté est à la fois revendiquée par New Delhi et Islamabad, un nouvel incident entre des soldats des deux pays s’est produit le 8 janvier.

Ainsi, New Delhi a affirmé avoir perdu deux soldats lors d’échanges de coups de feu ayant éclaté après qu’une patrouille a découvert la présence de troupes pakistanaises ayant pénétré en territoire indien sur une distance de 500 mètres, dans le secteur de Mendhar, à environ 170 kilomètres à l’ouest de Jammu, la capitale de l’Etat du Cachemire. De son côté, Islamabad a opposé un démenti à ces affirmations.

Cela étant, l’armée indienne a maintenu ses accusations et donné plus de précisions, pour le moins morbides, au sujet de ses deux soldats tués. L’un d’eux a été décapité tandis que l’autre a eu la gorge tranchée.

« L’action de l’armée pakistanaise est hautement provocatrice. La façon dont ils ont traité les corps des soldats, des soldats indiens, est inhumaine » a réagi A.K. Antony, le ministre indien de la Défense. « Nous transmettrons nos protestations au gouvernement pakistanais et notre directeur général des opérations militaires s’adressera à son homologue au Pakistan. Ils surveillent étroitement la situation » a-t-il ajouté.

« Nous devons faire quelque chose et nous le ferons, mais cela doit être fait après un examen prudent de tous les détails en concertation avec le ministère de la Défense. C’est absolument inacceptable, odieux et vraiment, vraiment terrible et extrêmement irréfléchi de leur part » a renchéri Salman Khurshid, le ministre indien des Affaires étrangères.

« C’est inhumain (…), ce n’est pas de cette façon que les gens civilisés traitent entre eux, a-t-il ajouté. Cela ressemble à une claire tentative pour faire dérailler le dialogue (…). Nous devons trouver des moyens pour que le dialogue ne soit pas saboté ou détruit », a encore estimé le chef de la diplomatie indienne.

Aussi, l’ambassadeur du Pakistan en Inde à été convoqué ce 9 janvier. Selon une conférence de presse donnée par Salman Khurshid au lendemain de l’accrochage, le diplomate pakistanais s’est fait tancer « en des termes très forts. » Cela étant, New Delhi semble vouloir calmer les choses.

« Quoi qu’il se soit passé, il ne devrait pas y avoir d’escalade » a affirmé le ministre indien. « Nous ne pouvons et ne devons pas permettre une escalade après un événement très malsain » a-t-il insisté. Les deux pays ont en effet repris des discussions bilatérales, qui avaient été gelées suite aux attentats de Bombay de novembre 2008, commis par des militants islamistes venus du Pakistan.

A Islamabad, l’on se dit « consterné » par les accusations lancées par New Delhi, par ailleurs qualifiées de « propagande. » Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Mme Hina Rabbani Khar, a affirmé que son pays est « responsable et mature » et qu’il ne fallait pas retourner au temps des disputes. Cela étant, le Pakistan a émis l’idée d’une enquête conduite par les Nations unies au sujet des deux derniers incidents frontaliers.

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