Canada : Dassault croit aux chances du Rafale

Après la remise en cause de l’achat de 65 avions de combat F-35A auprès de Lockheed-Martin en raison de coûts mal évalués au départ, le Canada a sollicité 5 constructeurs aéronautiques afin de recevoir des offres pour remplacer sa flotte de CF-18 vieillissante.

Si le F-35A est encore en course, avec de bonnes chances de remporter cet appel d’offres, le F-18 Super Hornet de Boeing est également favori. Trois autres appareils de facture européenne sont sur les rangs : le Typhoon du consortium Eurofighter, le Gripen de Saab et le Rafale de Dassault Aviation.

Traditionnellement, et notamment en matière d’aviation de combat, le Canada se tourne vers les Etats-Unis pour des questions d’interopérabilité. Ce qui laisserait à penser que les espoirs des avionneurs européens de s’imposer sur le marché canadien sont minces. Pas pour Dassault Aviation en tout cas, qui compte bien déjouer les pronostics, d’après le quotidien économique Les Echos.

« Il y a un coup à jouer. Le Canada est potentiellement le premier pays qui pourrait remettre en cause le F-35. Nous ne pouvons pas ne pas l’accompagner » a ainsi confié au journal Eric Trappier, le nouveau PDG de Dassault Aviation. Pour ce dernier, le prix de l’avion de Lockheed-Martin pose un problème politique à Ottawa. « Il y en a un qui y croit, c’est Boeing, alors pourquoi pas nous ? Moi j’y crois », a-t-il ajouté. Cela étant, il ne faudrait pas que l’offre du constructeur français puisse éventuellement servir de moyen de pression pour contraindre les constructeurs américains à revoir leurs tarifs à la baisse…

Mais le prix du F-35A n’est pas seulement en cause. D’après Defense News, son mode de ravitaillement en vol serait incompatible avec le système utilisé par les deux avions ravitailleurs CC-150 Polaris canadiens, ce qui pose là un problème de souveraineté. Car la solution passerait par une coopération avec les Etats-Unis, voire à un recours à un prestataire privé.

« Allons-dépenser de grosses sommes d’argents pour de nouveaux avions de combat pui compter sur des alliés pour ravitailler ces appareils sur le territoire canadien? Le Canada n’est un plus un pays souverain? », a demandé Alan Williams, ancien sous-ministre adjoint au ministère canadien de la Défense nationale, à présent très critique sur le projet d’achat de F-35A après pourtant y avoir été favorable quand il était en fonction.

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