Le Pentagone ne peut plus acheter d’hélicoptères en Russie pour équiper l’armée afghane
En mai 2011, le Pentagone avait passé une commande auprès l’agence russe d’exportation d’armements Rosoboronexport de 21 hélicoptères de transport Mi-17 V5 pour un montant total de 367,5 millions de dollars. Ces appareils étaient à l’armée nationale afghane (ANA), dont les capacités étaient – et elles le sont d’ailleurs encore – à rétablir.
L’an passé, un autre contrat fut signé pour la livraison d’une dizaine d’hélicoptères supplémentaires du même type pour 217 millions de dollars. Ce choix du Pentagone en faveur de l’armée afghane s’explique en partie par la fiabilité et la rusticité de l’appareil russe, qui, dérivé du Mil Mi-8, apparaît comme étant particulièrement adaptés aux conditions géo-climatiques propres à l’Afghanistan.
Seulement, ces contrats passés avec la Russie ne font pas l’unanimité à Washington, et plus particulièrement au Congrès. En mars 2012, des sénateurs ont fait part de leur désapprobation en adressant une lettre au Pentagone. « Nous sommes sérieusement préoccupés par la transaction entre le secrétariat américain à la Défense et l’agence russe d’exportation d’armements Rosoboronexport, société contrôlée par l’Etat, qui continue d’entretenir des relations avec le régime de Bachar el-Assad, ce dernier pratiquant des attaques systématiques contre sa propre population » avaient-ils fait valoir.
Le mois dernier, dans le cadre des discussions portant sur le prochain budget du Pentagone, le sénateur John Cornyn a proposé un amendement visant à interdire l’achat de matériels militaires auprès de Rosoboronexport. Et ce dernier a été adopté quasiment à l’unanimité. « Les contribuables américains ne doivent pas financer même indirectement le massacre des citoyens syriens, d’autant plus que le matériel militaire pour l’Afghanistan peut être acheté à des producteurs américains. En poursuivant notre coopération avec l’Agence Rosoboronexport, nous torpillons la politique américaine envers la Syrie ainsi que nes efforts de soutien au peuple syrien » avait alors justifié l’élu du Texas.
« L’idée formulée au sein du sénat est contraire aux intérêts nationaux américains, au développement de la coopération avec la Fédération de Russie, ainsi qu’aux missions que nous cherchons à remplir en Afghanistan », avait répondu Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion du Conseil Russie-Otan à Bruxelles, le 4 décembre dernier.
Quoi qu’il en soit, comme le président Obama a promulgué la loi concernant le budget du Pentagone, l’achat des 12 Mi-17 supplémentaires destinés à l’ANA devrait donc être annulé. Et il se posera le problème de l’approvisionnement en pièces détachées des appareils déjà mis en service. A moins de se les procurer sur le marché de l’occasion. Avec 12.000 exemplaires de cet hélicoptère construits depuis les années 1970, ce ne sont pas les stocks qui doivent manquer.
