Décès de Joseph Guilcher, vétéran français du débarquement en Normandie

Il avait été parmi les 177 français du commando Kieffer qui débarquèrent de la barge 527, à 7h55 ce 6 juin 1944, sur la plage Sword, à Colleville-Montgomery, en Normandie : Joseph Guilcher vient de s’éteindre à Pont-l’Abbé.

Natif de l’île de Sein, Joseph Guilcher avait répondu, comme une centaine d’autres jeunes senans, à l’appel lancé le 18 juin 1940 par le général de Gaulle alors qu’il avait seulement 17 ans. Après avoir rejoint les Forces Françaises Libres une fois arrivé à Londres, il servit notamment à bord du cuirassé Courbet avant de rencontrer le commandant Philippe Kieffer et de rejoindre les commandos en 1943.

Comme il le racontera plus tard, les épreuves de sélection subies au camp d’entraînement d’Achnacarry, en Ecosse, furent éprouvantes. « C’était dur… On nous lâchait dans les bois. Les parcours du combattant, les tirs… J’en ai vu des gars tomber, pleurer, abandonner. J’ai eu du mal, aussi. J’avais 20 ans, je n’étais pas spécialement sportif. Mais j’avais envie d’arriver au bout », avait-il confié, en juin 2010, au quotidien Ouest France.

Le jour J, Joseph Guilcher débarqua donc en Normandie, avec pour objectif la prise du casino de Ouistreham. Malheureusement, le jeune marin fut blessé à la cheville et dans le dos par des éclats d’obus, alors qu’un de ses camarades fut tué devant lui.

« J’ai senti le feu dans mon dos et mon pied droit ne bougeait plus. J’avais pris des éclats d’obus. Un infirmier m’a donné des soins sur place. On est resté à deux blessés auprès du mort. Des Anglais nous ont ramenés sur la grand route en portant mon copain sur une porte. Moi, j’ai marché en me servant de mon fusil comme d’une canne », avait-il raconté au journal « Mouez enez Sun » (la voix de l’ile de Sein).

Rapatrié à Portsmouth le lendemain et, après deux mois de soins et un autre de convalescence, il repartira se battre en Hollande, puis en Allemagne. Démobilisé en novembre 1945, Joseph Guilcher revint travailler chez son père, qui tenait une boulangerie sur l’île de Sein, avant d’aller s’établir en pays bigouden comme employé à la criée du Guilvinec.

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