Les manoeuvres navales iraniennes ont intégré un exercice de cyberdéfense

Comme tous les ans à pareille époque, l’Iran se livre à des manoeuvres militaires dans le détroit d’Ormuz afin de « démontrer ses capacités » et, comme l’a affirmé l’amiral Habibollah Sayari, d' »envoyer un message de paix et d’amitié aux pays de la région. » (sic). Enfin, il s’agit aussi de tester de nouveaux systèmes de missile et de défense.

Cela étant, le 27 octobre, le général Qolam-Ali Rachid, commandant en second du l’état-major, avait affirmé que « les objectifs stratégiques de la République islamique d’Iran, dans les eaux territoriales et internationales, seront réalisés, dans un cadre défensif et offensif. »

Ces manoeuvres se déroulent en deux temps. Ainsi, la composante navale des Gardiens de la Révolution a ouvert le bal, le 24 décembre, et cela pendant 4 jours, avec l’exercice « Fajr 91 », dont l’objet était de valider des « scénarios de défense et de sécurité » dans les eaux territoriales iraniennes entre Asalouyeh, près du port de Bouchehr (sud), et South Pars, un champ gazier géant exploité conjointement avec le Qatar.

La marine iranienne a ensuite pris le relai, le 28 décembre, avec les manoeuvres Velayat 91 dont la zone d’activité s’étend du détroit d’Ormuz jusqu’à l’océan Indien. Cette région est stratégique étant donné qu’elle est le lieu de transit d’un tiers du trafic pétrolier mondial.

D’où les craintes de son éventuel blocage par Téhéran en cas de tensions, comme pourrait en susciter une frappe israélienne contre ses installations nucléaires. Et c’est sans compter sur les relations empreintes de méfiance que l’Iran entretient avec ses voisins, que ce soit au sujet de la minorité chiite de Bahrein ou bien encore son différend territorial avec les Emirats arabes unis au sujet de l’île d’Abu Moussa.

Quoi qu’il en soit, les manoeuvres Velayat 91 ont intégré, cette année, un exercice de cyber-défense, si l’on en croit les confidences faites par le contre-amiral Amir Rastegari, un porte-parole de la marine iranienne.

« Une unité de cyber-défense de la marine a lancé une attaque contre le réseau informatique des forces défensives (lors des manoeuvres) avec l’objectif d’infiltrer ce réseau pour y pirater des informations et y introduire des virus » a-t-il expliqué d’après le quotidien officiel Iran Daily. « L’attaque a été détectée et repoussée par les forces défensives », a-t-il ajouté.

C’est la première fois qu’un exercice de cyberguerre est publiquement évoqué par un officiel iranien. Suite à plusieurs attaques informatiques ayant visé son programme nucléaire ainsi que ses infrastructures pétrolières et gazières, l’Iran a mis sur pied des unités spécialisées pour défendre ses réseaux.

Il avait été récemment annoncé que Téhéran devait présenter un « plan stratégique de cyber-défense. » En juillet dernier, le général Ahmad Vahidi avait affirmé que « la défense cybernétique était l’un des axes les plus importants des activités du ministère iranien de la Défense. »

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