L’Inde va acquérir des avions et des hélicoptères russes pour près de 3 milliards de dollars

Depuis quelques années, les industriels russes de l’armement ont perdu des opportunités en Inde, au profit notamment de leurs homologues américains, qui ont réussi à placer sur ce marché des avions de transport et de patrouille maritime ainsi que des hélicoptères d’attaque.

La France n’est d’ailleurs pas en reste étant donné qu’elle est, avec la Russie, l’un des fournisseurs traditionnels des forces aériennes indiennes. De même qu’Israël, qui a vu ses parts de marché augmenter grâce à ses systèmes de défense antimissile.

Cela étant, les armes russes représentent près de 70% de l’équipement des forces indiennes, ce qui fait de l’Inde le premier pays client de la Russie en matière de matériels militaires.

Pour autant, cela ne va sans causer quelques frictions, les militaires indiens n’ayant pas toujours été satisfaits de la qualité du matériel russe et de la hausse des coûts de ce dernier. Ainsi, en est-il des retards accumulés concernant la livraison du porte-avions INS Vikramaditya (ex-Amiral Gosrhkov), actuellement remis en condition par chantiers navals de Sevmash, avec à la clé une facture de plus en plus lourde.

Ou encore des plaintes des marins indiens au sujet du sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) de classe Akula INS Chakra, loué auprès de la Russie pour une durée de 10 ans. Selon le quotidien Times of India, le navire, anciennement appelé Nerpa, aurait des problèmes liés à ses « composants critiques », lesquels affecteraient sa disponibilité opérationnelle.

Quoi qu’il en soit, la visite à New Delhi du président russe, Vladimir Poutine, a été l’occasion de signer de nouveaux contrats d’armement, pour un montant de près de 3 milliards de dollars. « La Russie est un partenaire clé dans nos efforts pour moderniser nos forces armées et améliorer notre défense », a ainsi déclaré le Premier ministre indien, Manmohan Singh.

Le premier contrat, d’une valeur de 1,6 milliard, prévoit la livraison de composants nécessaires pour l’assemblage de 42 avions de combat de type Sukhoï SU-30 MKI (Modernizirovannyi Kommercheskiy Indiski) en plus des 230 déjà commandés. Cette version de l’appareil russe est le fruit d’une coopération russo-indienne étant donné qu’elle est produite sous licence par Hindustan Aeronautics Limited (HAL). Par rapport aux autres modèles, cette variante dispose de plans canard afin de lui donner davantage de maniabilité ainsi que d’une avionique améliorée.

A cela s’ajoute la commande, pour 1,3 milliard de dollars, de 71 hélicoptères de transport MI-17 V-5. Ces appareils seront destinés à remplacer des versions plus anciennes actuellement en service au sein des forces aériennes indiennes.

Par ailleurs, des accords de coopération en matière d’armement ont été conclus. L’un d’eux concerne le développement conjoint de la version aérienne du missile supersonique de croisière Brahmos, lequel est en mesure de porter une charge de 200 à 300 kg sur une distance de 290 km. Les forces aériennes indiennes ont prévu d’armer 40 SU-30 MKI avec cette munition à partir de 2014.

Enfin, un protocole d’accord a été signé entre les deux pays en matière de navigation par satellite. Le système russe Glonass – l’équivalent du GPS américain – pourra ainsi être utlisé par l’armée indienne pour guider ses armes de précision, y compris celle portant une charge nucléaire.

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