Par souci d’économie, le Danemark réforme à nouveau son outil de défense
Les forces armées danoises vont à nouveau faire l’objet d’une réforme de leurs modes de fonctionnement. En 2004, il avait été décidé de réduire les structures de soutien au profit des capacités opérationnelles en diminuant les effectifs des personnels affectés aux missions administratives et logistiques afin d’augmenter ceux des unités de combat. Dans le même temps, le service militaire est devenu facultatif et sa durée réduite.
Mais le gouvernement de centre-gauche arrivé au pouvoir en octobre 2011 a estimé qu’il était possible d’aller encore plus loin. D’où l’adoption, avec un large consensus, d’un nouvel accord de défense (Defense Developpement Strategy) pour la période 2013-2017.
Concrètement, il s’agit pour les forces armées danoises de faire des économies substantielles dans leurs dépenses de fonctionnement (337 millions d’euros en 2014, 341 millions en 2015, 345 millions en 2016 et 288 millions en 2017) afin de pouvoir en réinvestir une partie dans l’acquisition de nouveaux matériels.
En moyenne, le Danemark a dépensé environ 3 milliards d’euros pour sa défense entre 2008 et 2012. Seulement, des audits financiers ont concu que ces budgets ont souvent été mal gérés. D’où l’effort demandé sur les crédits de fonctionnement.
« Cela va être une pilule difficile à avaler pour les militaires. Il est à espérer que les économies qui seront réalisées pourront être redistribuées à des secteurs essentiels des forces armées. Le concept est de disposer d’une défense plus solide grâce à la modernisation des équipements et une la meilleure utilisation des ressources. Nous espérons tous que le gouvernement a vu juste sur ses réformes » a expliqué Lene Espersen, ancienne ministre et chef de file du Parti conservateur danois.
Pour atteindre ces objectifs d’économies, les trois branches des forces armées danoises (Terre, Air, Marine) vont être profondément réorganisées avec un état-major unifié, l’achat des équipements sera centralisé et il est question de fusionner des unités, ce qui supposera la fermeture de garnisons. A cela s’ajoutera une réduction des effectifs et une possible suspension du service militaire.
Il s’agit ainsi de disposer de forces mieux équipées, aptes à participer à des opérations internationales et dotées de capacités suffisantes pour défendre les territoires arctiques (Groenland), stratégiquement importants pour Copenhague. L’accent sera en outre mis sur la cyberdéfense.
« Ces dernières années, l’armée danoise est passée d’un format de mobilisation traditionnelle à un système de défense moderne. Elle doit continuer à s’adapter et à se moderniser pour des tâches futures. La fin des opérations de combat en Afghanistan, les développements dans l’Arctique et dans le cyberespace demandent des ajustements. Tous les services, y compris les forces spéciales, doivent pouvoir être déployés à court préavis dans un large spectre d’opérations » a expliqué Nick Hækkerup, le ministre danois de la Défense.
