Drones MALE : La piste du Reaper se précise

Lors d’un déplacement à Cognac, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a indiqué qu’une décision portant sur les drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) devant remplacer les appareils de type Harfang en service dans l’armée de l’Air serait annoncée avant la fin du premier semestre 2013.

Lors de son arrivée à l’Hôtel de Brienne, en mai dernier, le ministre avait précisé son intention de remettre « à plat » le dossier des drones et de l’étudier « sans passion et avec pragmatisme », alors qu’une solution basée sur le Heron TP, francisé par Dassault Aviation, avait été retenue par son prédécesseur et même validée par le Parlement.

Depuis, c’est désormais le drone MQ-9 Reaper (ou Predator B), du constructeur américain General Atomics, qui tient la corde. Ce dernier présente plusieurs avantages, à commencer par son prix, inférieur au Heron TP « francisé » ainsi que sa capacité à emporter des armes de précision. Qui plus est, cet appareil a eu maintes occasion de montrer son efficacité. Toutefois, il reste à régler la question de l’accès aux codes source de ce système ainsi que la maîtrise de certains capteurs.

Lors de la présentation du démonstrateur de drone de combat nEUROn, le délégué général à l’armement (DGA), Laurent Collet-Billon, a indiqué que ses services sont en train de discuter de l’option d’acquérir des MQ-9 Reaper via le dispositif des Foreign Military Sales (FMS).

D’après le DGA, une délégation française était à Washington à cette fin la semaine passée. En octobre dernier, il avait déjà fait part, devant les députés de la commission « Défense », de l’existence de « discussions informelles » avec General Atomics. Visiblement, les négociations sont donc montées d’un cran.

Dans un rapport intituté « L’Europe de la défense à la veille du Livre blanc » et publié par la commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale, la question des drones MALE est abordée avec un a priori très favorable à l’égard de l’appareil de General Atomics.

« Les drones MALE – Moyenne altitude longue endurance – sont prioritaires pour l’armée de l’air française dont les capacités en matière de renseignement sont insuffisantes. Afin de doter rapidement nos forces de moyens opérationnels, la solution actuellement à l’étude est l’achat de MQ-9 Reapers américains, moins chers que les programmes européens, ce qui permettrait de garder des crédits pour le « drone européen du futur » Watchkeeper (sic!) » peut-on y lire.

Et les auteurs d’ajouter : « Des discussions sont toutefois en cours avec General Atomics pour doter ces drones américains de capteurs et d’armements européens. Le scénario privilégié est donc celui d’une démarche d’européanisation des équipements, puis progressivement du drone lui-même, étant donné que le Royaume-Uni et l’Italie possèdent déjà des Reapers et que l’Allemagne et la Pologne envisagent elles aussi d’en acquérir. »

Reste que les rapporteurs (ndlr, Joaquim Pueyo et Yves Fromion) ont commis une grossière erreur : le Watchkeeper est un drone tactique destiné aux forces terrestres et non le « système de combat aérien futur » (SCAF) dont les études préliminaires ont été confiées à Dassault Aviation et BAE Systems en juillet dernier.

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