Dassault plaide pour une coopération européenne en matière d’avions de combat

En octobre dernier, et avant l’annonce de l’échec de la fusion entre EADS et BAE Systems, Laurent Dassault, vice-président du Groupe industriel Marcel Dassault (GIMD), avait évoqué l’avenir du constructeur aéronautique fondé par son grand-père en avançant l’idée d’un rapprochement avec Thales, Safran et Zodiac afin de former un ensemble appelé « France Aerospace. » Il s’agissait ainsi, selon lui, d’assurer la continuité de la « grande aventure aéronautique française. »

Seulement, pour Charles Edelstenne, qui cédera son fauteuil de PDG de Dassault Aviation à Eric Trappier en janvier prochain, ce projet est à mettre aux oubliettes. « Je sais que cette idée a fleuri quelque part » a-t-il dit lors d’une présentation, à Istres, du démonstrateur de drone de combat nEUROn, le 19 décembre. « J’ai un conseil à vous donner : oubliez-là » a-t-il lancé.

Et pour cause. Car le successeur de Charles Edelstenne a affirmé que « nous, Dassault, sommes convaincus que le futur avion de combat européen, qu’il soit piloté ou non piloté, se fera en coopération européenne. »

Ce qui est allé dans le sens du délégué général à l’armement, Laurent Collet-Billon, pour qui « la coopération europénne, ça marche » à condition d’être « mise en oeuvre de façon extrêmement pragmatique et professionnelle. »

Cela étant, si la France ne s’était pas retirée du programme d’avion de combat européen, laissant le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie aux manettes, elle n’aurait pas actuellement le Rafale (qui a coûté moins cher que l’Eurofigter) et n’aurait rien à mettre sur son porte-avions, si ce n’est des appareils de facture américaine…

Mais, d’un autre côté, le premier vol réussi du démonstrateur nEUROn, fruit d’un partenariat entre la France, la Suède, la Suisse, l’Italie, l’Espagne, et la Grèce) démontre qu’en effet une coopération à l’échelle européenne est possible. Mais sous certaines conditions toutefois.

Comme l’avait fait Eric Trappier dans un entretien accordé au début de ce mois au quotidien Les Echos, Charles Edelstenne les a détaillés. Ainsi, prenant l’exemple du nEUROn, il faut un soutien financier des Etats, une « organisation simple et claire » avec une seule agence gouvenementale pour interlocuteur et un maître d’oeuvre unique.

Quant aux apports des partenaire, ils doivent être basés sur leurs compétences et « non sur celles qu’ils auraient pu acquérir aux frais du programme et donc du contribuable européen. »

« Le programme Neuron a respecté son budget de 405 millions d’euros. Le respect des budgets est une des fiertés de Dassault, dans une industrie où les dérapages budgétaires sont systématiques », a encore fait valoir M. Edelstenne.

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