Pour le Premier ministre, le Livre blanc devra concilier exigences stratégiques, redressement des comptes publics et cohérence des armées

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a assisté, le 17 décembre, à Clermont-Ferrand, à la cérémonie de dissolution du Groupement tactique interarmes (GTIA) Wild Geese, qui, revenu d’Afghanistan en novembre dernier, était principalement armé par le 92ème Régiment d’Infanterie.

Le chef du gouvernement a ainsi entamé une semaine d’hommages rendus aux militaires français ayant servi en Afghanistan au cours de ses 11 dernières années, alors que les dernières troupes combattantes (200 hommes) qui y étaient encore déployées il y a peu sont attendues en France.

Pour rappel, 1.500 soldats français sont encore présents sur ce théâtre, notamment pour poursuivre le rapatriement du matériel, assurer des missions de formation ainsi que la bon fonctionnement de l’aéroport et l’hôpital militaire de Kaboul.

« Ainsi, comme le président de la République s’y était engagé devant les Français, la mission des troupes combattantes françaises en Afghanistan est aujourd’hui achevée » a-t-il déclaré. « C’est une longue guerre qui s’achève pour les armées françaises. Si lointaine que nos concitoyens n’ont peut-être pas toujours mesuré l’ampleur de notre engagement de onze années » a-t-il ajouté.

Toujours lors de son allocution, le Premier ministre a évoqué le futur Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, qui est en cours d’élaboration par la commission présidée par le diplomate Jean-Marie Guéhenno.

Ce Livre blanc, a déclaré M. Ayrault, « doit permettre à nos armées de préparer l’avenir avec la sérénité requise. » Et de poursuivre : « Notre défense doit en effet s’adapter à un contexte international qui ne cesse d’évoluer (…) alors même que nous faisons face à une exigence sans précédent de redressement de nos comptes publics et de notre compétitivité. C’est l’une des conditions de notre autonomie stratégique et elle appelle un effort collectif auquel la défense prend sa part au même titre que les autres missions de l’Etat. »

« Cela nous impose de clarifier nos choix concernant les missions et les capacités de nos forces armées et de définir une stratégie de défense et de sécurité nationale en cohérence avec nos ambitions et de nous mettre en ordre de bataille pour les 15 ans à venir. Cela suppose de déterminer l’équilibre entre dissuasion, protection du territoire (…) et interventions ou actions extérieures » a ajouté le chef du gouvernement, qui a aussi précisé qu’il faut réfléchir « à la stratégie militaire la mieux adaptée pour faire face à nos engagements futurs, à ce qu’il nous incombe en propre, à ce que nous faisons avec nos alliés, à ce que nous construisons dans le cadre d’un destin partagé avec nos partenaires européens. »

Au final, M. Ayrault a insisté sur le fait que cette réflexion « doit être guidée par une exigence, la nécessité de concilier durablement les impératifs liés au contexte stratégique et ceux du redressement de notre pays. »

Plus tard, interrogé par des journalistes au sujet des efforts qu’auront à faire les forces armées, le Premier ministre a répondu qu’elles en font « déjà », et de « très importants. » Et d’ajouter : « Les militaires sont des gens de devoir (…) qui savent très bien que quand un effort est fait, tout le monde contribue, l’armée comme les autres. » Mais il aussi ajouté une autre exigence pour le Livre blanc : « Il faut à tout prix garder la cohérence, qui est la garantie pour les Français de l’efficacité de notre armée. »

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