Les 190 ans du 1er Régiment d’Infanterie de Marine

Avec une vie opérationnelle riche, il n’était pas simple pour le 1er Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) d’organiser des activités pour commémorer ses 190 ans d’existence et le 70ème anniversaire de la bataille de Bir Hakeim. Il aura donc fallu attendre ce 13 décembre et que tous ses effectifs soient réunis au grand complet au quartier Fayolle, à Angoulême, ce qui n’était plus arrivé depuis 2006.

Officiellement, le 1er RIMa a été créé le 7 août 1822, sur la base d’une ordonnance royale qui portait sur la formation de deux régiments d’infanterie de marine et d’un autre d’artillerie de marine. Aussi, son histoire se confond souvent avec ces deux autres unités des Troupes de Marine.

En 1854, alors que la France se bat aux côtés du Royaume-Uni contre la Russie en Crimée, le 1er RIMa est engagé dans une opération de diversion en prenant part à la prise de Bomarsund, lors de la campagne franco-anglaise en mer Baltique. Cette bataille sera la première à être inscrite en lettres d’or sur son drapeau.

Plus tard, pour imposer l’ouverture des ports chinois au commerce européen, Paris et Londres sont amenés une nouvelle fois à coopérer en mettant sur pied un corps expéditionnaire conjoint. C’est ainsi que le 1er RIMa s’illustrera une seconde fois en s’emparant du fort de Pei-Ho, le 12 août 1860.

Après une intervention en Annam pour y garantir le libre exercice du culte catholique et un autre succès obtenu à Ki-Hoa, l’on retrouve le 1er RIMa au Mexique, contre lequel la France, le Royaume-Uni et l’Espagne décident de lancer une opération militaire conjointe, Mexico ayant cessé de rembourser ses dettes contractées auprès des Européens. Là encore, en 1863, le régiment prend part au siège et à la prise de Puebla, où les troupes françaises feront pas moins de 18.000 prisonniers (dont 26 généraux) et saisiront 140 canons.

Lors de guerre franco-allemande de 1870, le 1er RIMa fait partie de la 1ère Brigade de la Division Bleue commandée par le général de Vassoignes. C’est ainsi qu’il s’illustre à nouveau lors de la bataille de Bazeilles, dont l’héroïsme des troupes de marine est désormais célébré chaque année.

Après d’autres engagements en Afrique et au Tonkin (prise de Sontay et de Lang-Son, expédition au Sénégal), le 1er RIMa (alors 1er RIC, Régiment d’Infanterie Coloniale) combat à nouveau en France au début de la Première Guerre Mondiale. Il subit de lourdes pertes lors de la bataille de Rossignol, 22 août 1914, avant d’être cité à l’ordre de l’armée en 1915 pour sa conduite héroïque en Champagne.

L’année suivante, il est désigné pour faire partie de l’expédition de Salonique, lancée pour venir en aide à la Serbie, alors placée dans un rapport de force défavorable face à la Bulgarie, qui venait d’entrer en guerre aux côtés de l’Allemagne. Sur ce front d’Orient, le régiment fera parler de lui lors des batailles de Monastir, Cerna, Sokolde, Dobropolje, Kravitza, Vetrenik et Gradsko.

Au début de la Seconde Guerre Mondiale, après s’être vaillamment battu lors de la campagne de France, le régiment, décimé, est dissous en juillet 1940. Il renaîtra plus tard par changement d’appellation de la 4ème Brigade de la 1ère Division Française Libre (DFL), dont les unités ont participé aux batailles de Tobrouk, Bir Hakeim et du Garigliano (Italie) ainsi qu’aux combat de la libération de la France, à Belfort,Colmar, et Authion.

Par la suite, le régiment participera aux conflits en Indochine, où il se bat courageusement, en décembre 1947, à Phu-Tong-Hoa, comme le fera plus tard le 3ème Régiment Etranger d’Infanterie, et en Algérie.

Depuis, transformé en régiment de cavalerie légère blindée, comme le RICM, le 1er RIMa a été présent sur tous les théâtres où la France a été engagée (Liban, Balkans, Kosovo, Tchad, Côte d’Ivoire, Afghanistan, etc…), à tel point que 60% de ses personnels ont été projetés en opération extérieure en 2010.

Installé à Angoulême depuis 1984, il compte trois escadrons blindés (pour 18 AMX-10 RC revalorisés), un escadron d’aide à l’engagement (EAE), d’un escadron de commandement et de logistique et d’une unité de réserve. Il accueille également l’Escadron d’éclairage est d’investigation (EEI) de la 3ème Brigade Mécanisée.

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