Les traducteurs afghans de l’armée française seront accueillis en France sous conditions

Avec le retrait des forces françaises d’Afghanistan se pose la question de l’avenir des traducteurs afghans qui ont travaillé avec ces dernières. Ce problème ne se pose pas uniquement à la France mais aussi à l’ensemble des pays membres qui ont participé à la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), dont la mission doit prendre fin à la fin de l’année 2014.

Le sort de ces interprètes, qui ont pris part aux opérations françaises en payant parfois le prix du sang, sera lié à celui de l’Afghanistan. Et encore, au vu de l’influence des insurgés dans certaines parties du pays, il est à craindre que leur vie soit menacée.

Le mois dernier, ce blog s’était interrogé sur l’avenir de ces traducteurs et avait rapporté les propos tenus par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, lors d’une audition devant la commission des Affaires étrangères et des Forces armées du Sénat. « Le sort des personnels afghans est évidemment une préoccupation » avait-il admis, avant d’évoquer la mise en place d’un « dispositif d’accompagnement pour leur éviter les désagréments parfois très importants. »

Plus de précisions ont été apportées ce 3 décembre, à l’occasion d’une édition spéciale de la matinale d’Europe1 à Kaboul, par le général Olivier de Bavinchove, commandant les forces françaises en Afghanistan et chef d’état-major de l’ISAF, laquelle est placée sous l’autorité du général américain John Allen.

« Quelque chose de très sérieux est prévu » a-t-il déclaré au sujet de ces personnels afghans. « Avec l’ambassadeur Bajolet, j’ai présidé plusieurs réunions où nous avons étudié chaque cas de ceux qui ont travaillé pour nous. (…) Nous avons passé des heures pour regarder effectivement dans quelles conditions ils avaient été engagés à nos côtés, quelles étaient leurs capacités d’intégration », a-t-il ajouté.

Les dossiers ont ensuite été traités au niveau interministériel, avec les ministères de la Défense, des Affaires étrangères et de l’Intérieur. Des propositions visant à accueillir ces personnels en France ont été faites puis avalisées par le président de la République.

« Ceux d’entre eux qui ont effectivement été engagés à nos côtés et qui ont effectivement pris des risques et dont la vie est directement menacée, je précise bien ces critères là, et que nous avons auditionnés sur un long travail qui a été réalisé par mes équipes ici depuis 3 mois, eh bien ceux-là seront accueillis en France et seront intégrés à la société française » a indiqué le général de Bavinchove.

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