Des drones MALE chinois inspirés du Predator américain

A l’occasion du salon aéronautique Zhuhai, la semaine passée, les industriels chinois ont présenté au public plusieurs de leurs projets, dont certains sont encore à l’état de maquette.

Cela a été notamment le cas d’un drone furtif, dont ignore l’état d’avancement. Mais d’après Andrei Chang, un analyste militaire de Hong Kong cité par l’AFP, les autorités chinoises « ont dépensé beaucoup d’argent pour développer des véhicules aériens sans pilote (à bord) » car elles « savent qu’ils seront très importants dans les guerres futures. »

Visiblement, l’accent a été mis sur le développement des drones MALE car deux engins ont été dévoilés lors du salon. Et leur silhouette n’est pas sans rappeler celle du MQ-1 Predator, qui, conçu par l’entreprise américaine General Atomics, est intensivement utilisé contre les réseaux terroristes du Pakistan et du Moyen Orient.

Le premier, dévéloppé par Aviation Industry Corporation of China (AVIC), s’appelle « Yi Long » (ou Wing Loong). Des exemplaires de cet appareil auraient déjà été livrés à l’Armée populaire de libération.

Selon les confidences faites par un de ces concepteurs au quotidien chinois Global Times, le Yi Long serait « similaire au drone américain MQ-9 Raptor (sic! il s’agit du Reaper) en termes de capacités mais avec un meilleur coût d’exploitation. » D’après le South China Morning Post, son prix serait de l’ordre d’un million de dollars.

Affichant sensiblement les mêmes dimensions que l’appareil américain, le Yi Long pourrait évoluer à une altitude de 5.300 mètres, avec une autonomie de 4.000 kilomètres.

L’autre appareil inspiré par le Predator est le CH-4, conçu par China Aerospace Long March International (ALIT). Cet appareil, dont on ignore s’il est déjà opérationnel ou non, se décline en deux versions : l’une pouvant emporter une charge utile de 345 kg, l’autre, de 115 kg.

En outre, comme le Yi Long, cet appareil serait en mesure d’emporter des missiles ainsi que des bombes guidées par satellite.

« Nous avons mis au point le CH4 pour des ventes à l’étranger. Selon les demandes de nos clients, la majeure partie du fuselage est fabriquée de matériaux composites. Il est léger et a besoin de moins d’entretien dans des environnements adverses » a expliqué Huang Wei, responsable du programme, au journal Global Times.

Reste que s’inspirer d’appareils existants est une chose. Mais cela ne veut pas dire pour autant que les copies soient aussi performantes que l’original : pour un drone, la cellule est une chose, la qualité des moteurs, des capteurs ainsi que la liaison utilisée pour le contrôler en est une autre.

Mais General Atomics n’est pas le seul industriel qui à devoir s’inquiéter. Ainsi, selon Air&Cosmos, un constructeur chinois a présenté un drone appelé S-15 ressemblant tellement au Patroller de Sagem que la vidéo vantant ses mérites était en français dans le texte. « Interrogé, l’industriel chinois précise qu’il pense pouvoir livrer cette solution à des clients militaires d’ici 3 ans, mais ne semblait pas comprendre nos question quant à la filiation de son produit (…) avec l’appareil français. Un mystère de plus à Zhuhai » peut-on lire dans la dernière livraison de l’hebdomadaire spécialisé.

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