L’Allemagne précise les modalités de son retrait militaire d’Afghanistan

En mars dernier, la chancelière allemande, Angela Merkel, avait estimé qu’il était encore trop tôt pour envisager le retrait du contingent de la Bundeswehr déployé dans le nord de l’Afghanistan. Il y a « certes quelques progrès mais pas encore au point de retirer les troupes de l’ISAF (ndlr, Force internationale d’assistance à la sécurité) » avait-elle fait valoir.

Avec près de 4.800 hommes, l’Allemagne est le troisième pays contributeur de l’ISAF, derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Les troupes allemandes sont essentiellement présentes dans la région de Mazar-i-Sharif et de Kunduz.

Cela étant, et comme les autres membres de la coalition internationale dirigée par l’Otan, l’Allemagne devra retirer ses troupes d’ici la fin de l’année 2014, conformément à la stratégie décidée à l’occasion du sommet de l’Alliance atlantique, tenu en novembre 2010 à Lisbonne. Il s’agit dès lors de permettre la transition en faisant en sorte que les forces de sécurité afghanes soient en mesure d’assurer la sécurité de leur territoire.

« Nous nous efforçons de transmettre progressivement la gestion de la sécurité aux Afghans. Dans le nord, 80% des forces de sécurité sont désormais composées de soldats afghans, et seulement 20% de membres de la force internationale de l’ISAF. La situation sécuritaire reste fragile mais il y a de moins en moins d’incidents » a récemment souligné le ministre allemand de la Défense, Thomas de Maizière, lors d’une visite en Afghanistan.

Alors que plusieurs pays de l’ISAF ont décidé mettre un terme à la mission de combat de leurs troupes bien avant 2014, comme c’est le cas, par exemple, de la France, l’Allemagne a choisi de retirer son contingent d’une manière très progressive. Ainsi, la Bundeswehr comptera, sur le théâtre afghan, encore 4.400 hommes au début de l’année prochaine, puis 3.300 en février 2014. C’est en tout cas ce qui est prévu par le plan présenté le 15 novembre par les ministres allemands de la Défense et des Affaires étrangères.

Qui plus est, et parallèlement à ce retrait mesuré, il est prévu que l’armée allemande envoie en Afghanistan, d’ici la fin de cette année, 4 hélicoptères de combat Tigre pour des missions d’appui aérien rapproché au profit des troupes au sol et de surveillance. Cette tâche était jusque là assurée par des appareils américains.

Et, à l’instar du contingent italien, celui de la Bundeswehr pourra également compter sur 4 hélicoptères NH-90 d’ici au printemps prochain.

Quant à l’après 2014, et alors que la mission en Afghanistan est impopulaire au sein de l’opinion publique allemande, Berlin prévoit d’y maintenir une présence militaire, dont le format reste à préciser, afin d’assister les forces de sécurité afghanes, lesquelles bénéficieront d’une aide financière annuelle de 150 millions d’euros à partir de 2015, comme l’avait promis Angela Merkel en mai dernier.

En revanche, il n’est pas encore question pour le gouvernement allemand de donner une suite favorable à des demandes particulières formulées par Kaboul, notamment celles concernant les opérations de déminage et la livraison d’avions destinés à l’aviation militaire afghane. Il y a quelques jours, le ministre de Maizière avait indiqué que « jusqu’ici, ce sont les Etats-Unis qui sont en première ligne sur les questions d’équipements. »

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