Le général Petraeus démissionne de son poste de directeur de la CIA

Un peu plus d’un an après son arrivée à la tête de la CIA, où il a remplacé Leon Panetta, l’actuel secrétaire américain à la Défense, le général David Petraeus, a démissionné de son poste, le 9 novembre, en évoquant une relation extraconjugale.

« Hier après-midi, je me suis rendu à la Maison Blanche et j’ai demandé au président d’accepter ma démission de directeur de la CIA pour raisons personnelles (…) cet après-midi, le président l’a acceptée », a-t-il expliqué dans un message envoyé aux employés de la centrale de renseignement américaine.

« Après plus de 37 ans de mariage, j’ai fait preuve d’un énorme manque de jugement en m’engageant dans une relation extraconjugale. Un tel comportement est inacceptable, en tant que mari et en tant que leader d’une organisation comme la nôtre » a-t-il encore ajouté.

La décision du général Petraeus fait suite à une enquête du FBI lancée il y a quelques mois et portant sur une tentative de piratage de son compte de courrier électronique Gmail. C’est lors des investigations menées par les agents fédéraux que sa relation extraconjugale a été découverte, une femme, ou un proche de cette dernière, ayant tenté d’avoir accès à ses messages, dont certains étaient confidentiels.

D’après des responsables américains, des soupçons se portent sur Paula Broadwell, qui vient de publier une biographie sur le désormais ancien patron de la CIA et intitulé « All In: The Education of General David Petraeus. »

Et, déjà que les aventures extraconjugales sont de nature à mettre un terme à la carrière d’élus (et les exemples sont nombreux), elles ne pardonnent pas pour les responsables de services de renseignement, dans la mesure où elles peuvent donner lieu à des affaires de chantage.

Quoi qu’il en soit, cette affaire risque de ternir la bonne image du général Petraeus, qui avait su gagner en popularité grâce notamment  son action à la tête des forces américaines en Irak, laquelle a permis de redresser une situation délicate grâce à l’application d’une doctrine tirée des enseignements du colonel français David Galula en matière de contre-insurrection.

« Dans une large mesure, une génération d’officiers a pris Petraeus comme modèle » a affirmé, au New York Times, Stephen Biddle, spécialiste militaire à l’Université George Washington. « Il était controversé, beaucoup de gens ne l’aimaient pas. Mais tout le monde le regardait comme le modèle de ce qu’un général modene devait être » a-t-il ajouté.

Ancien commandant de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), déployée sous le mandat de l’Otan en Afghanistan, et de l’US Centcom, le commandement américain pour le Moyen Orient, le général Petraeus aurait été sollicité par Mitt Romney, le candidat républicain à la Maison Blanche battu par Barack Obama le 6 novembre dernier,  pour devenir éventuellement son vice-président.

Récemment, il avait été sous le feu des critiques pour n’avoir pas su prévoir l’attaque contre le consulat américain de Benghazi, au cours de laquelle l’ambassadeur Chris Stevens avait perdu la vie. Il devait être prochainement auditionné par le Congrès au sujet de cette affaire.

En attendant la nomination du successeur du général Petraeus, l’intérim a été confié à celui qui était son numéro deux, à savoir Michael Morell. Ce dernier pourrait d’ailleurs être maintenu, à moins que le président Obama décide de confier la direction de la CIA à Mickael Vickers, le chef du renseignement au Pentagone ou encore au républicain Michael Rogers, qui préside  le comité du renseignement à la Chambre des représentants.

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