De nouvelles têtes au sein de l’état-major chinois

Si l’élection présidentielle américaine est à suivre de près, ce qu’il se passe à Pékin, où se tiendra le, 8 novembre, XVIIIe Congrès du Parti communiste chinois (PCC) est aussi à surveiller, même si la désignation du futur chef d’Etat chinois est déjà jouée en coulisse, avec le départ de Hu Jintao au profit de Xi Jinping.

Pour autant, ce changement à la tête de l’Etat chinois est l’occasion de renouveler une partie des cadres dirigeants, à commencer par les membres de la Commission Militaire Centrale (CMC) du PCC, laquelle est, dans les faits, également la Commission Militaire Centrale de la République Populaire de Chine, qui est l’organe suprême de commandement de l’armée. La différence entre ces deux instances est que les membres de la première doivent être confirmée par l’Assemblée populaire pour faire partie de la seconde.

Ce renouvellement au sein de la CMC se fait sur fond de différends territoriaux entre la Chine et ses voisins, notamment en mer de Chine méridionale, avec les îles Spratleys et Paracel et de tension avec le Japon au sujet des îles Senkaku/Diaoyutai.

Cela étant, plusieurs officiers généraux vont faire leur entrée au sein de la CMC, qui compte 12 membres. L’on ignore encore par qui elle sera dirigée. Normalement, cette fonction revient au numéro un du PCC mais certains analystes font le pari que Hu Jintao se maintiendra à sa tête, comme l’avait fait pendant 3 ans Jiang Zemin, l’ancien président chinois, remplacé à la tête de l’Etat chinois en 2002.

D’ailleurs, ce remaniement tend à montrer que Hu Jintao a cherché à préserver son influence au sein de cet organisme étant donné qu’il a placé des hommes qui lui sont proches. En outre, la nature des nominations est susceptible de donner des indications sur les priorités futures de la politique de défense chinoise.

Ainsi, parmi les nouveaux entrants, l’on trouve :

– Le général Fang Fenghui : né en avril 1951 et engagé en 1968, il est l’ancien commandant de la région militaire de Pékin, il a été nommé chef de l’état-major général de l’Armée populaire de Libération, en remplacement du général Chen Bingde;

– Le général Zhang Xouxia : né en 1950, fils du général Zhang Zongxun, il a commencé sa carrière militaire en 1968. L’on sait peu de chose sur ses antécédents opérationnels. Décrit comme étant un proche de Xi Jinping, il a été nommé au département de l’armement (l’équivalent de la DGA française);

– Le général Zhao Keshi : né en 1947, il a commencé sa carrière militaire en 1968. Nommé à la tête du département logistique, il a notamment été le commandant de la région militaire de Nanjing en 2007, et auparavant, celui de la 31e Armée chinoise, qui compte notamment une division d’infanterie, une autre d’infanterie mécanisée, une brigade blindée et des unités d’artillerie. Sa mission présumée est, au vu de ses activités, de se préparer à envahir Taïwan.

– Le général Zhang Yang : né en 1951, il est un proche de Hu Jintao. Nommé au poste clé de directeur du département politiquede l’Armée populaire de libération (APL), il était auparavant commissaire politique de la région militaire de Canton. Il remplace le général Li Jinai, également membre de la CMC;

– Le général Wei Fenghe : il vient d’être promu commandant du 2e Corps d’Artillerie, c’est à dire la force stratégique qui met en oeuvre les missiles balistiques nucléaires;

– Le général Ma Xiaotian : né en 1949, il s’est engagé en 1965 avant de rejoindre le PCC 4 ans plus tard. Nommé chef d’état-major des forces aériennes chinoises, au sein desquelles il fut l’un des plus jeunes pilotes et chef d’escadrille, il a exercé plusieurs commandements, dont celui de l’Université de la défense nationale (2003-2007)  ainsi que d’autres fonctions en état-major. Récemment, il a affirmé qu’Internet était devenu le « cinquième terrain » pour les militaires, après la terre, la mer, le ciel et l’espace.

Par ailleurs, deux autres officiers seront promus au rang de vice-président de la CMC, en remplacement des généraux Guo Boxiong et Xu Caihou. Il s’agit du général Xu Qiliang, ancien chef d’état-major des forces aériennes de l’APL et du général Fan Changlong, actuellement commandant de la zone militaire de Jinan.

La nomination de ce dernier est une surprise car c’était celle de l’ancien chef du département de l’armement, général Chang Wanquan, proche de Hu Jintao, qui était attendue. Il se pourrait qu’il soit finalement nommé au poste de ministre de la Défense, en remplacement du général Liang Guanglie.

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