L’acquisition de Panhard finalisée par Renault Trucks Defense

Entamées au cours de l’été 2011, les discussions portant sur le rachat de Panhard par Renault Trucks  Defense viennent d’aboutir, ce qui marque le premier pas de la consolidation du secteur français de l’armement terrestre, laquelle est, pour certains analystes, nécessaire pour faire face à la concurrence européenne ainsi qu’à celle des pays émergents.

En juin dernier, à l’occasion du salon de l’armement terrestre EuroSatory, le Pdg de Panhard, Christian Mons, avait qualifié de « compliquées » les discussions en vue d’un accord. « Ce sont les négociations finales d’un vendeur qui veut le meilleur prix pour son produit et un acheteur qui veut acheter le moins cher possible. La route était plus longue que nous nous attendions » avait renchérit Gérard Amiel, le directeur général de RTD, par ailleurs filiale du groupe suédois Volvo.

Et manifestement, cela a valu le coup d’attendre. D’après le communiqué annonçant la finalisation de l’opération, RTD déboursera seulement 62,5 millions d’euros pour mettre la main sur Panhard, alors que la direction de ce dernier tablait sur 80 millions, soit l’équivalent de son chiffre d’affaires réalisé en 2011. « Cette acquisition n’a pas d’impact significatif sur les résultats du groupe Volvo ni sa situation financière » fait d’ailleurs valoir le texte.

Ce rachat est stratégiquement importante pour RTD étant donné que la gamme des véhicules conçus et fabriqués par Panhard est complémentaire à la sienne. D’autre part, il s’agit également d’atteindre l’objectif fixé par sa maison-mère Volvo, qui est de porter son chiffre d’affaires de 300 à 700 millions d’ici 2015, le tout dans un contexte marqué par une baisse des dépenses militaires en Europe ainsi qu’outre-Atlantique ainsi par une forte concurrence dans le secteur de l’armement terrestre.

Cela étant, il reste encore du chemin à faire pour RTD pour atteindre une taille comparable aux autres poids lourds du secteur, comme Nexter, BAE Systems, General Dynamics, Rheinmetall ou encore Krauss-Maffei Wegmann.

Enfin, ce rachat ne devrait pas mener à un démantèlement de Panhard, une entreprise qui a « 120 ans d’histoire » et qui est « incontestablement un joyau de l’industrie française », pour reprendre les mots de Christian Mons.

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