La France a donné du matériel militaire au Burkina Faso

Le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, n’est pas un chaud partisan d’une intervention armée au Nord-Mali pour en chasser les groupes islamistes qui en ont pris le contrôle avec le concours des rebelles touaregs du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) après en avoir évincé ces derniers.

Ainsi, Blaise Compaoré, qui est aussi le médiateur de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) dans la crise malienne, a estimé, le 23 octobre, que la guerre n’est « pas nécessairement le premier choix utile ni pour le Mali, ni pour la région. »

Aussi, il privilégie avant tout la négociation avec les groupes armés, à savoir al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et Ansar-Dine, qui se sont établis dans le Nord-Mali.

« Les Nations unies ont encouragé ce processus de dialogue qui doit se mettre en place et nous sommes en contact avec les parties, les mouvements (armés, ndlr) comme le gouvernement (malien), pour, dans les jours à venir, entamer cette phase qui est capitale pour la stabilité du Mali » a-t-il en effet affirmé. « Si par le dialogue on a une solution, les militaires » vont « rester chez eux » a-t-il encore ajouté.

En sa qualité de médiateur, le président Campaoré a déjà reçu le MNLA et Ansar Dine, l’un des trois groupes jihadistes présents au Nord-Mali. Pour autant, l’on ne peut pas dire que cela ait donné des résultats concrets…

Cela étant, le Burkina Faso, même s’il privilégie la négociation, a déjà promis de contribuer à la Micéma, la Mission de la Cédéao au Mali, laquelle doit, conformément à la résolution 2071 des Nations unies, préciser ses plans d’intervention pour aider Bamako à retrouver son intégrité territoriale.

L’option d’une mission militaire panafricaine au Nord-Mali est notamment soutenue par la France, qui a promis un soutien logistique, qui est en fait une vague expression pour désigner la fourniture de matériels militaires et de renseignements utiles à la conduite des opérations.

En attendant, Paris vient de céder à l’armée burkinabée, selon LeFaso.net, l’équivalent de 555 millions de francs CFA (846.000 euros) de matériels militaires et informatiques.

Ainsi, le 18 octobre dernier, le général Emmanuel Beth, ambassadeur de France au Burkina Faso, a officiellement remis au général Nabré Honoré Traoré, sur la base aérienne 511 de Ouagadougou, quatre VLRA rénovés fabriqués par ACMAT (filiale de Renault Trucks Defense), des pièces de rechange, des moyens de communication (« VHF Kenwood ») ainsi que trois avions de type ULM « Tetras CSL », un appareil qui, conçu par la société Humbert Aviation, fut évalué par le Centre d’essais en Vol d’Istres en 1999 pour des besoins militaires.

Le général Beth a expliqué, rapporte LeFaso.net, que ces ULM « ont des capacités extraordinaires adaptées particulièrement à des climats et à des contextes géographiques comme celui du sahel et de l’ensemble de la sous-région. » Il a également affirmé que « la France répondra toujours présente pour essayer » d’apporter au Burkina Faso « son expertise, que ce soit pour la mission de la CEDEAO au Mali (MICEMA) ou le groupement des forces (GFAT) afin de sécuriser » ses frontières.

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