Un ex-sous-officier en procès pour la mort de deux membres de la DGSE

L’affaire remonte au 30 mars 2009. Ce jour-là, un exercice de « sensibilisation aux effets de l’emploi de différentes charges d’explosif sur un véhicule » est organisé au Centre parachutiste d’instruction spécialisé (CPIS) d’Opoul-Périllos, qui est l’un des trois sites d’entraînement et de formation du service « Action » de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE).

Seulement, les choses vont très mal se passer puisque Guillaume Gras, alors âgé de 21 ans, et son instructeur, Nicolas Poinot, sont tués par l’explosion prématurée de quelques dix kilos de plastic placés à l’intérieur du véhicule.

Le ministre de la Défense de l’époque, Hervé Morin, annonce dans la foulée une double enquête : l’une, dite de commandement, l’autre, judiciaire. Finalement, un seul homme sera poursuivi par la justice.

Mis en retraite par l’armée et actuellement au chômage, le sergent Thomas Bouffard comparaîtra en effet le 17 octobre devant le tribunal correctionnel de Montpellier pour « homicides involontaires. » Il lui est notamment reproché d’avoir déclenché la mise à feu de l’engin explosif sans avoir attendu que ses deux camarades se soient mis à l’abri.

Dans le cadre de l’enquête, deux officiers du CPIS ont été entendus comme témoins assistés. Mais aucune charge n’a été retenue contre eux. Ce qui suscite l’indignation de Me Laure Bergès, qui défend l’ancien sous-officier mis en cause, dans les colonnes du Midi Libre.

« Il ne peut assumer seul la défaillance d’une chaîne hiérarchique complètement carencée » a-t-elle confié. « Au CPIS, parce qu’on a des missions très particulières, les soldats doivent coller au maximum à la réalité. Il n’a fait que respecter les consignes. Renvoyer ce lampiste au tribunal, ce n’est pas très courageux » a-t-elle ajouté.

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