Les dépenses militaires des pays asiatiques ont doublé en 10 ans

Les conclusions de la dernière étude du Center for Strategic and International Studies (CSIS) au sujet des dépenses militaires en Asie ne surprendront guère ceux qui suivent régulièrement l’actualité des politiques de défense. Mais à l’heure où les armées européennes – hormis en Pologne – sont soumises à des contraintes économiques fortes, elles permettront sans doute de prendre conscience du risque de déclassement du Vieux Continent en la matière.

Ainsi, les budgets militaires en Asie sont essentiellement tirés vers le haut par 5 pays, à savoir la Chine, l’Inde, Taïwan, la Corée du Sud et le Japon. En effet, le total des dépenses militaires de ces derniers a atteint 224 milliards de dollars en 2011, soit presque le double de ce qu’elles étaient en 2000.

Le CSIS note que cette progression n’a pas été linéaire mais qu’elle s’est accélérée depuis 2005, année où les dépenses militaires de la Chine ont dépassé celles du Japon. D’ailleurs, avec une hausse moyenne officielle de 13,4% au cours de cette période, le budget alloué aux forces armées chinoises est devenue le deuxième mondial, juste après celui du Pentagone.

Qui plus est, Pékin a mis l’accent sur le renouvellement des matériels de l’armée populaire de libération (APL) avec 26 milliards d’investissements estimés dont une partie consacrée à la recherche et développement (R&D). En 2001, ce montant n’était que de 7 milliards.

Et comme la Chine est en rivalité avec l’Inde, qui a aussi le Pakistan pour adversaire, et qu’elle est perçue comme menaçante par Taïwan, le Japon et la Corée du Sud, cela explique le suivisme de ces pays en matière de dépenses militaires. Pour les deux derniers, il s’ajoute également la menace nord-coréenne.

Par ailleurs, le Japon a dépensé 58 milliards de dollars pour sa défense, ce qui représente 238.000 dollars par militaire, soit 5 à 8,5 fois plus que les autres. Pour le CSIS, cela « pose des question sur la priorité accordée par ces pays à la taille de leur armée plus qu’à leur qualité. »

Quoi qu’il en soit, le résultat est là. Si ça monte chez l’un pendant que ça baisse chez l’autre, vient immanquablement le moment où les courbes se croisent. D’où la conclusion du centre de réflexion américain : « avec les dépenses militaires en Asie qui doivent dépasser celles de l’Europe à la fin 2012, la stratégie des Etats-Unis de rééquilibrage vers la région Asie-Pacifique devrait se poursuivre. »

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