Blessé par balle, le président mauritanien a été admis à l’hôpital militaire de Percy

Les circonstances dans lesquelles le président mauritanien, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, a été blessé par balles, le 13 octobre paraissent à peine croyables si l’on en juge par la version officielle qui en a été donnée.

Ainsi, Mohamed Ould Abdel Aziz revenait à Nouakchott après un court séjour dans une résidence quand son convoi, composé d’une voiture banalisée et d’une escorte discrète, a été pris sous le feu, « par erreur », d’une unité militaire qui effectuait des contrôle au nord de la capitale mauritanienne.

Plus précisément, les soldats en poste à ce checkpoint n’ayant pas reconnu le convoi présidentiel, a expliqué le ministre mauritanien de la Communication, auraient effectué des tirs de semonce. L’un d’entre eux a ainsi atteint le président.

« Le peuple mauritanien peut être tranquille, le président se porte bien, il est soigné à l’hôpital militaire. Il est légèrement touché, mais ses jours ne sont pas en danger » a alors affirmé le ministre.

Par la suite, le président mauritanien a été admis dans un hôpital militaire à Nouakchott où il a été opéré pour, d’après une source médicale, une blessure à l’abdomen.

« Je rassure tous les citoyens sur ma bonne santé après cet accident causé, par erreur, par un groupe de l’armée sur une route non bitumée dans les environs de Toueila. Les choses vont bien et il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Je renouvelle mes remerciements à l’équipe médicale pour le bon travail accompli » a déclaré, depuis son lit d’hôpital, le président mauritanien, devant les caméras de la télévision nationale,  le 14 octobre au matin, .

Seulement, la blessure qu’il a reçue semble plus grave qu’indiqué puisque Mohamed Ould Abdel Aziz a ensuite été transporté par avion médicalisé jusqu’à Paris, où il a été pris en charge par l’hôpital militaire de Percy pour des « soins complémentaires. »

Cela étant, plusieurs versions sur les circonstances de cet incident circulent. Peu après l’échange de coups de feu, un responsable sécuritaire mauritanien a ainsi confié à l’AFP que le président mauritanien avait été blessé par un « automobiliste qui l’a directement visé. »

Selon une autre source sécuritaire, dont les propos ont été rapportés par RFI, la version de l’accident n’est pas contestée. Mais Mohamed Ould Abdel Aziz aurait été blessé non pas par unité militaire mise en cause mais par un tir de riposte de sa propre garde rapprochée.

Ce qui suscite des interrogations est que le président Aziz est dans le collimateur d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), organisation contre laquelle il mène une politique très active, à la différence de son prédecesseur, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, qu’il a d’ailleurs renversé lors d’un coup d’Etat.

Sous son autorité, l’armée mauritanienne a conduit plusieurs raids contre des camps d’AQMI implantée au Sahel. Cela a notamment été le cas en juillet 2010, avec l’appui d’éléments français. D’ailleurs, la France et la Mauritanie collaborent étroitement dans les affaires liées au terrorisme, ce qui a permis de neutraliser, en octobre 2011, un certain Teyeb Ould Sidi Aly, qui se préparait à lancer des attaques suicides à Nouakchott.

Toutefois, dans le dossier du Nord-Mali, passé sous le contrôle de groupes jihadistes, dont AQMI, le président Aziz a exclu une participation de son pays une éventuelle intervention militaire planfiée par la Communauté économque des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédao).

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