Les jihadistes du Nord-Mali haussent le ton contre la France

Après l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies d’une résolution avalisant le principe d’une intervention armée internationale au Nord-Mali pour y déloger les jihadistes qui s’y sont établis, ces derniers ont haussé le ton à l’égard de la France, à l’origine du texte.

Pour rappel, le Nord-Mali est désormais aux mains de trois organisations jihadistes, à savoir al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), qui retient en otage 6 ressortissants français, Ansar Dine, un groupe islamiste touareg, et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).

Ainsi, Oumar Ould Hamaha, membre du Mujao a affirmé, le 13 octobre, que le président Hollande met en danger la vie des ressortissants français retenus en otage au Sahel en soutenant le principe d’une opération militaire contre les jihadistes établis au Nord-Mali.

« La vie des otages français est désormais en danger à cause des déclarations du président français qui veut nous faire la guerre. Lui-même, sa vie est désormais en danger. Il faut qu’il le sache » a-t-il déclaré lors d’un entretien téléphonique accordé à l’AFP.

« Hollande est désormais en danger, et il veut ouvrir la porte de l’enfer aux otages français, nous sommes prêts à toutes les éventualités » a encore poursuivi Oumar Ould Hamaha. « Si on veut enlever des otages français en Afrique de l’Ouest ou même en France, on peut le faire facilement » a-t-il ajouté.

Originaire de Tombouctou, Oumar Ould Hamaha aurait d’abord été membre d’Ansar Dine avant de rallier le Mujao. Il serait également un proche de Mokhtar Belmokhtar, dit Le Borgne, qui est à la fois l’un des responsables d’AQMI et un trafiquant notoire.

Ses déclarations viennent après la diffusion d’une vidéo dans laquelle un jihadiste français se faisant appeler Abdeljalil Al Farançi et se présentant comme un ancien officier de la marine marchande a clairement mis en garde la France contre toute intervention militaire au Nord-Mali.

Le même jour, en visite à Kinshasa, en République démocratique du Congo, pour participer au sommet de la Francophonie, le président Hollande n’a pas manqué de réagir. « Est-ce que ce que nous disons pour l’intégrité du Mali, pour la lutte contre le terrorisme, devrait être tu parce qu’il y a ces menaces? Je pense que c’est le contraire » a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse.

Et d’ajouter : « C’est en montrant une grande détermination pour tenir notre ligne, qui est celle de la lutte contre le terrorisme, que nous pouvons convaincre les ravisseurs qu’il est temps, maintenant, de libérer nos otages. »

Plus tard, à l’occasion d’une rencontre avec les expatriés français à l’ambassade de France, le président Hollande a une nouvelle fois abordé le dossier malien. « En disant ce que je dis sur l’intégrité du Mali, (…) c’est aussi un message que j’adresse aux ravisseurs : libérez-les avant qu’il ne soit trop tard » a-t-il déclaré, sans donner de précisions.

NB :  à lire, l’article remarquable publié sur le blog « Terrrorismes, Guérillas, Stratégies et autres activités humaines » au sujet de la situation au Nord-Mali

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