L’US Air Force a cherché à développer des soucoupes volantes

Lors d’un vol près du mont Rainier, dans l’État de Washington, en juin 1947, Kenneth Arnold voit dans le ciel neuf curieux appareils ayant la forme d’un disque. La presse s’empare alors du témoignage du pilote et c’est ainsi que le phénomène des soucoupes volantes naîtra.

Hallucination ou pas de Kenneth Arnold, toujours est-il que, pour en avoir le coeur net, l’armée américaine s’intéresse de près à son histoire au point de lancer une étude intitulée « Project Saucer », laquelle conclut que les objets observés par l’aviateur n’étaient probablement que des « avions classiques. »

Mais l’affaire n’en reste pas là puisque’elle donne naissance au mythe des « soucoupes volantes », avec, à l’époque, une multiplication de témoignages concernant des objets volants non identifiés (OVNI), dont la fameuse et fumeuse histoire de Roswell fait partie.

Par ailleurs, la vision de Kenneth Arnold vient après l’observation, lors de la Seconde Guerre Mondiale, de boules lumineuses appelés « Foo Fighters » apparues aux équipages militaires. Ce phénomène n’a jamais pu être expliqué, même si la piste d’un événement naturel reste la plus probable.

Quoi qu’il en soit, le cinéma et la littérature ont fini par s’emparer de ces histoires d’OVNIs, ce qui a donné des films comme « Earth vs. the Flying Saucers« .

Pour autant, des « soucoupes volantes » ont bel et bien existé. Ainsi, l’ingénieur français René Couzinet a imaginé « l’Aérodyne à ailes multiples« , un appareil ayant cette allure. Acculé financièrement et ne bénéficiant pas de l’attention des autorités à l’époque, il mettra fin à ses jours en 1956, laissant ainsi son projet à l’état d’échauche.

Mais l’on peut faire remonter l’origine de ces aéronefs particuliers à 1939, année où l’inventeur allemand Arthur Sack imagine le concept d’avions à ailes lenticulaires. Ses travaux ont très probablement inspiré des plans à des bureaux d’études en Allemagne, ce qui donnera lieu à une autre mystification, concernant cette fois les armes secrètes du IIIe Reich (à ce sujet, la revue AeroJournal a publié une enquête intéressante dans son numéro d’octobre/novembre 2012).

Ce concept d’ailes lenticulaires a été repris aux Etats-Unis, dans les années 1950, pour le compte de l’US Air Force. Il y a une douzaine d’années, le magazine américain Popular Mechanics a ainsi fait état de documents alors tout juste déclassifiés concernant un projet appelé Lenticular Reentry Vehicule (LRV), confié à North American Aviation et supervisé par la base de Wright-Patterson dans l’Ohio, où avaient été installés… des ingénieurs allemands spécialistes de la technologie des avions fusées ou ayant planché sur les travaux d’Arthur Sack. Ce programme, rangé dans la catégorie des « black programs« , devait aboutir à une arme offensive, placée orbite, avant d’être finalement abandonné en 1962.

Mais l’US Air Force avait manifestement plusieurs fers au feu. En effet, des documents officiels juste rendus publics et répérés grâce à la vigilance du blog Danger Room, révélent que l’aviation américaine mena le projet 1794 afin de concevoir un prototype de « soucoupe volante ».

Signe d’une époque où l’imagination était vraiment au pouvoir, pour paraphraser un slogan bien connu, l’US Air Force plaça la barre très haut pour ce projet, au vu des capacités des avions de chasse du moment. Le prototype demandé devait pouvoir décoller et atterrir verticalement, voler à une vitesse comprise entre Mach 3 et Mach 4, le tout à une altitude de 30.000 mètres et avec un rayon d’action de 1.000 nautiques. Près de 27 millions de dollars furent dépensés pour ce programme, mené notamment avec le concours de la firme canadienne Avro Aircraft Limited, qui avait imaginé le VZ-9 Avrocar.

Là encore, comme pour le programme LRV, l’expérience fut arrêtée en 1961. Le prototype conçu par Avro, malgré ses 75 heures de vol accumulées, n’ayant jamais pu s’élever à plus d’un mètre de hauteur, avec en plus des problèmes de stabilité.

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