AQMI a désigné un nouveau chef pour le Sahara

En septembre dernier, le chef effectif d’al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), Nabil Makhloufi, alias Nabil Abou Alqama, perdait la vie dans un accident de voiture alors qu’il circulait dans un secteur situé à une centaine de kilomètres de Gao, au Nord-Mali, passé sous contrôle de mouvements jihadistes depuis le début de cette année.

Quelques jours plus tôt, AQMI subissait un nouveau revers, avec l’arrestation par les forces de sécurité algériennes, de Nacib Tayeb, le responsable de la « commission juridique » de l’organisation, alors qu’il faisait route vers le sud.

De sources locales, ce Nacib Tayeb devait se rendre au Nord-Mali sur ordre d’Abdelmalek Droukdel, le chef d’AQMI, pour régler des différends entre plusieurs chefs de katibas (brigades) du mouvement. Il semblerait en effet qu’il y ait une mésentente entre Mokhtar Belmokhtar, connu pour ses trafics en tous genres, et Abou Zeïd, le spécialiste des enlèvements de ressortissants étrangers.

Cette situation expliquerait la raison pour laquelle le successeur de Nabil Makhloufi serait un certain Yahya Abou el-Hamman, alias Djamal Oukache et  N. Mustapha. La désignation de ce dernier a été révélée par le site d’informations mauritanien Sahara Media, généralement bien renseigné au sujet de la mouvance islamiste dans la région.

Ayant rejoint, en 2000, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), devenu AQMI après son allégeance à l’organisation fondée par Oussama ben Laden, Yahya Abou el-Hamman a rapidement pris du galon. Né en 1978 à Reghaïa, en Algérie, il a notamment été l’ancien lieutenant de Belmokhtar, avant d’être celui d’Abou Zeïd. Aussi, l’on peut supposer qu’il connaît très bien ces deux chefs terroristes et que sa nomination vise à les réconcilier, ou du moins à mettre un peu d’huile dans leurs relations.

En avril dernier, le nom de Yahya Abou el-Hamman a été cité quand Ansar Dine, un mouvement allié d’AQMI au Nord-Mali, a envisagé de le nommer gouverneur de Tombouctou.

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