Quel avion pour remplacer les MiG-29S algériens?

C’est une question qui passionne de l’autre côté de la Méditerranée : quel avion remplacera la petite trentaine de MiG-29S des forces aériennes algériennes? Et visiblement, cette affaire n’intéresse pas que les principaux concernés.

L’un des favoris est le MiG-35, du constructeur Russian Aircraft Corporation. Développé à partir du MiG-29M et présenté pour la première fois en 2007, cet appareil, doté d’un radar AESA, n’a pas encore trouvé preneur à l’exportation.

Seulement, l’Algérie n’a pas eu de chance avec les avions de combat assemblés en Russie. En 2007, Alger a en effet refusé de prendre en compte un lot de 15 MiG-29 SMT sur les 34 commandés car ils présentaient une qualité inférieure par rapport à ce qui était attendu et avaient été livrés avec des pièces défectueuses.

Du coup, Moscou a accepté de reprendre les appareils en cause et de les échanger contre 16 Su-30MKI/A supplementaires, en plus des 28 exemplaires commandés par Alger. Mais là encore, si l’on en croit le magazine spécialisé « Air Forces Monthly », ces derniers auraient été mis en cause par les pilotes algériens car dotés d’équipements d’origine israélienne (à noter que cette information a été contestée sur les forums spécialisés). Et à Alger, l’on craint que ces matériels électroniques puissent permettre au Mossad d’espionner les mouvements de ces avions.

La possible mise à l’écart du MiG-35 ouvre donc le champ des possibles. Et par conséquent la voie aux rumeurs. Ainsi, le mois dernier, le quotidien algérien el-Khabar, qui, dit-on, passe pour être bien informé sur les questions de sécurité, a indiqué qu’Alger était en train d’étudier l’achat de Rafale mais aussi la reprise des Mirage 2000-9 que les Emirats arabes unis cherchent à revendre ainsi que celle des Mirage 2000-5 qataris. Or, ces avions ont déjà été annoncés un petit peu partout (Tunisie, Irak, Libye, Philippines) sans qu’il y ait eu, le plus souvent, la moindre confirmation.

En fait, cette affirmation, reprise par eMarrakech.info, a été lancée en juillet par Tactical Report, un site spécialiste du Moyen Orient (les billets qui en parlent peuvent y être lu pour 30 dollars chacun). Info ou intox? Car même si rien n’est impoissible et qu’il est question d’un renforcement de la coopération militaire entre la France et l’Algérie (un nouvel accord de défense est dans les tuyaux), il est difficilement imaginable que les relations entre les deux pays se réchauffent au point qu’un tel contrat puisse être signé…

Toujours est-il qu’un autre journal, Le Temps d’Algérie, a indiqué, la semaine passée, que l’Armée nationale populaire avait « entamé des négociations avec le Suédois Saab pour l’achat d’avions de guerre devant remplacer une partie de sa flotte de MiG-29 par des Gripen NG. »

Cette fois, le quotidien a très vraisemblablement repris une information diffusée par le très sérieux Intelligence Online, titrée « Le Rafale doublé par le Gripen en Algérie« , ce qui tendrait à faire penser que l’avion français était bel et bien sur les tablettes de l’état-major algérien.

Là encore, cette affirmation suscite de l’étonnement, dans la mesure où le Gripen NG est dans sa phase de développement et que l’armée algérienne a l’habitude de n’acheter que du matériel déjà mis en service dans le pays d’origine. Cela étant, si l’Algérie compte parmi les prospects de Saab, cela ne pourrai qu’aider à convaincre les parlementaires suédois à financer la mise au point de cet appareil.

Enfin, une autre piste qu’il ne faudrait pas écarter trop vite est celle du FC-1 chinois (ou JF-17 au Pakistan). Il en avait été question en 2007, au moment de l’affaire des MiG-29 SMT refusés par Alger. Qui plus est, la Chine tend à prendre de plus en plus de parts de marché en Algérie, au point d’en devenir le premier fournisseur.

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