La Nouvelle-Zélande va créer une force amphibie interarmées
Selon son dernier rapport annuel, la Force de défense néo-zélandaise (NZDF) a a connu une activité accrue dans le Pacifique Sud au cours de l’année passée, ce qui confirme, selon son commandant, le général Rhys Jones, la pertinence du Livre blanc publié par Wellington en novembre 2010.
Pour rappel, la Nouvelle-Zélande est également engagée, pour peu de temps, en Afghanistan, avec une Equipe de reconstruction provinciale (PRT), déployée à Bamiyan. Depuis 2001, 10 militaires néo-zéalandais y ont perdu la vie, dont 5 pour la seule année 2012.
Quant au Pacique Sud, la NZDF a notamment apporté un appui aux Etats insulaires de la région, notamment en matière de surveillance maritime et de police des pêches. En Papouasie-Nouvelle-Guinée, par exemple, elle a fourni un soutien logistique pour l’organisation des élections. En outre, elle a également mené des missions humanitaires (santé, aide aux infrastructures, etc..).
Pour gagner en efficacité, la NZDF a décidé de créer, d’ici 2015, une force amphibie interarmées (Joint Amphibious Task Force, JATF), centrée sur le navire HMNZS Canterbury (photo), qui, conçu aux Pays-Bas et mis en service en 2007, est capable de transporter 250 soldats. Ce bâtiment sera soutenu par des frégates de type Anzac, des hélicoptères NH-90 ainsi que par des avions de patrouille maritime P-3K2 Orion.
Cette initiative doit avant tout permettre le déploiement de troupes de combat. Mais cette JATF devrait surtout être engagée pour des opérations humanitaires, des interventions en cas de catastrophe naturelle et des missions de « nation building » dans le Pacifique Sud. En outre, elle devra être en mesure de coordonner les efforts des organisations internationales en cas de crise.
L’idée de créer cette JATF a été soutenue par le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, qui a effectué un déplacement la semaine passée à Wellington. « Nous pouvons certainement aider la Nouvelle-Zélande à développer ses capacités amphibies », a-t-il déclaré, soulignant l’expertise en ce domaine de l’US Marine Corp.
La réorientation de la politique américaine vers l’Asie-Pacifique pourrait sans doute aider à rétablir les relations militaires entre Washington et Wellington, qui ont été rompues il y a 30 après l’interdiction faite aux navires à propulsion nucléaire de l’US Navy de faire escale en Nouvelle-Zélande. Par rétorsion, les bâtiments néo-zélandais ne sont pas non plus autorisés à utiliser des installations militaires aux Etats-Unis.
Les forces armées néo-zélandaises ont un format très modeste, avec 8.526 militaires, ce qui est un niveau historiquement bas. Leurs effectifs ont diminué de 10% afin de pouvoir financer la revalorisation des soldes mais aussi et surtout la modernisation des matériels. Curieusement, c’est la marine qui compte le moins de personnels, avec seulement 1.902 marins, alors que compte tenu de son insularité, l’on aurait pu s’attendre à un chiffre supérieur.