Le président Hollande appelle à protéger les « zones libérées » par les insurgés syriens

Pour l’émir du Qatar, Cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, le conflit en Syrie « a atteint une phase inacceptable », avec « des centaines de Syriens innocents sont tués chaque jour par les tirs d’un régime qui n’hésite pas à utiliser toutes sortes d’armes contre son propre peuple. »

S’exprimant devant l’Assemblée générale des Nations unies, le 25 septembre, à New York, le monarque qatari, après avoir constaté que « tous les moyens avaient été employés (…) en vain » a appelé à une intervention « des pays arabes », et cela, « conformément à leurs devoirs national, humanitaire, politique et militaire et fassent ce qu’il faut pour mettre fin au bain de sang en Syrie », en faisant référence à la Force arabe de dissuasion, qui, avec 30.000 hommes, avait été déployée au Liban en octobre 1976. Ironie de l’histoire, ces troupes avaient été essentiellement fournies, à l’époque, par le régime syrien…

L’émir du Qatar a également critiqué le Conseil de sécurité des Nations unies, qui « n’a pas pu se mettre d’accord sur une position efficace » au sujet de la crise syrienne, en raison notamment de l’opposition de la Russie et de la Chine, deux pays alliés au régime de Bachar el-Assad.

Appelé à s’exprimer à la même tribune, le président français, François Hollande, a également critiqué l’immobilisme des Nations unies, dont l’Assemblée a « plusieurs fois dénoncé les massacres perpétrés par le régime syrien, demandé que les responsables des crimes commis soient jugés et souhaité une transition démocratique. »

« Mais encore aujourd’hui le calvaire de la population se poursuit. 30 000 morts depuis 18 mois. Combien de morts encore devons-nous attendre avant d’agir? Comment admettre cette paralysie de l’ONU? » a demandé François Hollande.

Après avoir rappelé que la France reconnaîtra le gouvernemnt provisoire « représentatif de la nouvelle Syrie » dès que ce dernier sera forméet qu’il aura donné « des garanties pour que chaque communauté (…) soit respectée et puisse vire en sécurité », le président Hollande a demandé, « sans attendre », que les « Nations unies accordent dès maintenant au peuple syrien toute l’aide, tout le soutien » dont il a besoin et « notamment que soient protégées les zones libérées, et que soit assurée une aide humanitaire aux réfugiés. »

Cela étant, le chef de l’Etat, qui a aussi mis en garde Damas contre la tentation d’utiliser des armes chimiques, n’a donné aucune précision sur les modalités que supposent une telle protection de ces « zones libérées », laquelle devra faire l’objet d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, où la Chine et la Russie bloquent toute initiative. L’on sait en revanche que Paris « réfléchit » à l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne sur une partie de la Syrie.

Lors d’un entretien à la chaîne de télévision américaine CNN, l’émir du Qatar a donné des éléments de réponse. « En premier lieu, vous devez constituer des zones protégées, ce qui suppose une zone d’exclusion aérienne » a-t-il affirmé. « Si les Syriens veulent s’attaquer (à ces zones), c’est une autre question. Nous avons besoin alors de quelqu’un qui ait la puissance nécessaire pour leur dire ‘ne le faites pas, nous ne le permettrons pas' », a-t-il ajouté.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]